Comme il fallait s'y attendre, le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière a réagi en actionnant la justice qui a statué sur le sort de la grève des hospitalo-universitaires et sommé les syndicats d'arrêter leur mouvement, jugé illégal. Les hospitalo-universitaires, réunis hier en assemblée générale à l'hôpital Mustapha-Pacha, ont décidé de geler leur mouvement de protestation le temps de déposer un autre préavis de grève pour les 25, 26, 27 avril prochains. “C'est parce que nous sommes respectueux de la loi que nous avons décidé de suspendre notre mouvement pour la semaine prochaine, mais nous allons le reprendre à partir du 25 avril. C'était prévisible. La tutelle continue à ignorer nos revendications. Au lieu de favoriser le débat, elle a actionné la justice”, s'indigne le professeur Djidjelli, secrétaire général du Syndicat national des professeurs docents des sciences médicales (SNPDSM). Entamé depuis plusieurs mois, le mouvement des hospitalo-universitaires a été jugé illégal à maintes fois, et les syndicats ont fait l'objet de plusieurs menaces par l'administration. Au-delà de l'arrêt de la grève, et après un long débat, les hospitalo-universitaires ont décidé, également, de continuer le boycott des examens et cela jusqu'à une date ultérieure, non encore arrêtée. “Les cours seront assurés car nous ne désirons pas sanctionner les étudiants avec une année blanche, mais aucun examen ne sera effectué tant que la tutelle continue d'ignorer nos revendications. À présent, la balle est dans son camp”, a déclaré le secrétaire général du SNPDSM. Tout en signalant que les examens sont reportés à une date ultérieure, il estime que cette décision aura de lourdes conséquences dans la programmation des examens en fin d'année que l'administration doit gérer. Toutes les épreuves sont concernées par le boycott, notamment les EMS, les résidanats, les DEMS… Par ailleurs, les initiateurs du mouvement des hospitalo-universitaires, qui a connu un succès considérable à travers le territoire national, sont décidés à maintenir la pression jusqu'à la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles, et la concrétisation des promesses faites par le gouvernement. “Nous allons laisser passer cette période de transition ainsi que la nomination du nouveau gouvernement et si, malgré cela, il n'y a aucune réaction, nous allons monter au créneau”, menacent-ils. Notons que le gouvernement a promis au syndicat la concrétisation de certaines de leurs revendications, à savoir la révision du régime indemnitaire, la gestion des carrières, ainsi que l'attribution des logements pour le secteur de la santé. D'ailleurs, des commissions ont été installées, mais “rien n'a été fait jusqu'à présent”, tiennent à signaler les syndicalistes. Nabila Afroun