Selon certains députés, le plan d'action manque de clarifications sur les mécanismes d'application du programme quinquennal. La feuille de route présentée, hier, par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, devant les députés, suscite des mécontentements. L'opposition tire, d'ores et déjà, les premières conclusions. «Nous considérons que les mesures prises par l'Etat concernant la protection de l'économie nationale sont insuffisantes», a estimé le représentant du groupe parlementaire du PT, M.Ramdane Taâzibt. Faisant une première lecture du document en question, Taâzibt suggère qu'il faut prendre des mesures audacieuses et énergiques pour mettre fin à l'envahissement des produits étrangers de mauvaise qualité. «Nous partageons le constat établi par le gouvernement concernant l'économie de bazar et la nécessité de sauvegarder les intérêts du pays», a-t-il précisé en ajoutant: «Il faut aller beaucoup plus loin.» Le représentant du PT affirme qu'il faut même revoir l'Accord d'association avec l'UE. Le dernier constat établi par un responsable du département du commerce témoigne que l'Algérie ne tire pas profit de cet accord, bien au contraire, les importations ont triplé sans pour autant que les exportations hors hydrocarbures ne connaissent une évolution. Le représentant du PT s'oppose à la poursuite de la politique de privatisation des entreprises mortes. «Nous considérons que toutes les entreprises peuvent avoir des parts de marché», a-t-il affirmé. Autrement dit, il pense qu'il faut rompre avec les politiques qui n'ont pas marché. Sur le plan des mesures de prise en charge de la jeunesse et la création de l'emploi, M.Taâzibt souligne que le gouvernement n'a pas donné suffisamment de solutions et de mécanismes. Dans ce sens, il souligne d'ailleurs l'absence de données chiffrées dans le Plan d'action. Dans le document il est indiqué que 7000 cadres universitaires seront recrutés pour la production nationale contre la fraude. Le RCD, qui a participé au débat, n'a pas mâché ses mots. «Nous préparons une offensive», a promis une représentante du parti. S'exprimant sur ce document, le président du groupe parlementaire, M.Derguini Boubeker, estime le fait que le Premier ministre reconnaît que la situation financière du pays reste tributaire des hydrocarbures, est déjà un point positif. «Les promesses électorales ont été traduites dans le Plan d'action mais elles restent toujours imaginaires et irréalistes», a-t-il évalué. Pour lui, parler de bonne gouvernance est important mais ce qui se dit est totalement différent sur le terrain. Citant les grands projets de développement, M.Derguini indique que les budgets sont insuffisants pour les réaliser. Ce dernier précise que le plan reproduit intégralement le programme quinquennal sans pour autant donner les mécanismes qui permettent son application. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que les intervenants ont hier mis beaucoup plus l'accent sur les projets prévus dans le programme du président de la République portant sur le développement local et la diversification des ressources économiques. Quelque 256 intervenants représentant les différentes formations politiques sont inscrits au débat. Les députés n'ont que deux jours pour débattre du Plan d'action avant de l'adopter dimanche prochain.