Les intervenants estiment que le plan reprend intégralement les engagements du programme quinquennal, sans pour autant donner les moyens d'application. Facile à dire mais difficile à faire, comme dit l'adage. Les députés constatent que le document du gouvernement n'apporte pas assez de clarifications sur les moyens d'application des engagements inscrits dans le programme quinquennal. Comment créer trois millions d'emplois? Quelles sont les solutions pour la prise en charge de la jeunesse? Quelle est la stratégie adoptée pour la création d'une économie riche et diversifiée? Ce sont autant de questions qui ne trouvent pas encore de réponses dans le Plan d'action du gouvernement. Qu'ils soient de l'opposition ou de la coalition gouvernementale, les députés sont unanimes sur les insuffisances en matière de méthode. Dans ce sens, un député du FLN a déploré l'absence de détails déterminant les voies de concrétisation du programme sur le terrain. «Le plan devrait, en principe, définir les modalités et les moyens d'application du programme sur le terrain», a-t-il soutenu. Sur ce chapitre, plusieurs intervenants estiment que le Plan d'action doit apporter des assurances sur les promesses électorales concernant la création d'emplois, le logement et la question de la jeunesse. «Il ne faut pas s'atteler aux grandes lignes et aux projets prévus dans le plan, il faut plutôt montrer les voies d'application», souligne un député du RND qui soutient que toutes les promesses sont connues et que les citoyens attendent du concret. Les intervenants ont mis l'accent beaucoup plus sur les préoccupations locales, le chômage, la bureaucratie, le logement, la corruption. Par ailleurs, les débats étaient l'occasion pour certains députés de vider leur sac. Profitant de la présence du Premier ministre Ahmed Ouyahia à l'hémicycle, ils ont mis l'accent sur certains comportements de membres du gouvernement. «Certains ministres font la sourde oreille devant les préoccupations des députés», a déclaré la députée FLN, Saliha Djafale. Intervenant au débat mardi soir, elle n'a pas été par trente-six chemins pour déplorer les lenteurs de certains ministres à apporter des réponses aux questions des députés. «Les responsables interpellés sur la crise du lait ou sur un autre produit ne répondent qu'après trois mois», a-t-elle précisé. «Comment voulez-vous que les députés contrôlent l'action du gouvernement?», s'interroge-t-elle. Soulevant le cas des contraintes sur le terrain, elle précise que le député qui a un mandat national ne peut même pas contribuer au développement de sa région. Pourquoi? Tout simplement le député n'a pas l'accès facile auprès des autorités locales. «Durant deux mandats, nous n'avons vu le wali que deux fois durant des cérémonies officielles», a-t-elle déploré. Dans ce sillage, un autre député de la même formation politique a reproché aux membres de l'Exécutif leur manque de disponibilité. «Les ministres doivent répondre aux préoccupations des parlementaires qui transmettent celles des populations», a-t-il martelé. Emboîtant le pas à sa consoeur, le député soutient qu'il faut qu'il y ait des visites réelles sur le terrain. «Les ministres doivent établir des évaluations sur les projets en cours de réalisation», a-t-il réitéré.