Incontestablement, cette dernière soirée restera ancrée dans la mémoire comme étant l'une des plus belles. Fabuleuse a été la dernière soirée de la septième édition du Festival international «DimaJazz», et avec un public aussi déchaîné, nul ne pouvait espérer mieux. On ne peut en effet qualifier que de légendaire la présentation de Bernard Allison, venu des Etats-Unis d'Amérique avec sa formation composée de jeunes musiciens, avec à la basse Jassen Wilber, au drumz, Erick Ballard, au piano, Bruce M.Cabe, à la guitare, Michael Goldsmith, et au saxophone José Ned James. Durant trois heures et demie, cette formation de blues a su avec beaucoup de tact et d'art transporter le public dans une autre dimension de la musique car c'est le blues et pas des moindres qui s'est invité au festival de jazz. On est incapable de décrire l'ambiance aussi remarquable que fantastique qui a prévalu au théâtre régional de Constantine et le public, infatigable, en voulait encore. Malgré son immense talent, Bernard Allison a été d'une grande simplicité et au cours de la soirée il s'est faufilé au sein de ces jeunes, jusque presque au fond de la salle, pour approcher et toucher de plus près ses admirateurs qui ne cessaient d'applaudir. Un grain d'espoir, une joie indescriptible par les mots a agréablement intégré le coeur du public. Sur scène ce talentueux guitariste et bluesman ne manquera pas de revenir sur la vie artistique de son père dont il constitue le fier héritage. C'est à lui qu'il a dédié cette soirée et c'est pour le public de Constantine qu'il est venu chanter dira-t-il, et d'ajouter: «Tant que le blues vit mon père Luther Allison existera.» Une phrase digne pour laquelle le public se lèvera pour applaudir. Aussi impressionnant que cela puisse paraître, ce grand artiste a toujours travaillé sans partition: il n'a jamais été dans une école de musique. Et pourtant, il affiche un tel talent que l'on reste subjugué. Et le mot est faible. Dans un point de presse qu'il accordera à la presse nationale et internationale, le bluesman a qualifié le public d'«amazing», «fabuleux» dans la langue de Molière, enchaînant par une réponse à une question posée par L'Expression que c'est son premier show dans un pays arabe et qu'il suffit de l'appeler pour qu'il revienne en Algérie car, dira-t-il, il est plus que satisfait. Bernard Allison est né en 1965 dans l'Etat de Chicago. Il est le fils cadet du défunt Luther Allison. Dès son jeune âge (13 ans), il éprouve une grande passion pour la guitare. Son père prendra le soin de le lui enseigner. Sa première apparition sera sur l'album «Live» et durant trois ans il apprendra la guitare auprès de Koko Taylor. Il jouera aussi dans la première formation de Willie Dixon, mais c'est surtout avec son père qu'il sera le plus souvent présent sur scène, notamment lors du Chicago Blues Festival en 1983. Il ne sera pas pour autant la copie conforme de son «ancêtre» car il développera son propre style, en mélangeant du blues à des rythmes modernes comme le funk et le hip-hop. Une tâche qui ne sera pas facile. Parmi ses plus grands albums on citera Live Kentucky Fried Blues et actuellement il est aux commandes d'un groupe de blues rock, considéré comme le chef de file de la nouvelle génération de blues. Incontestablement, cette soirée restera encrée dans la mémoire comme étant l'une des plus merveilleuses soirées du Dima Jazz 2009, avec cette image d'un public déchaîné qui a longtemps applaudi les nombreux organisateurs qui sont Zouheir et Nourri. Ces derniers n'ont pas manqué d'accueillir le public qui ne pouvait accéder au sein du théâtre faute de places, en leur réservant une grande esplanade avec un écran géant gratuitement où de nombreuses familles ont pu suivre le festival durant une semaine. Et Constantine leur dit «Merci».