Selon une source diplomatique, l´Algérie est l´un des pays qui a le mieux négocié son Accord d´association avec l´UE. La polémique sur l'Accord d'association UE enfle entre Bruxelles et Alger. «L'Algérie a bien négocié l'Accord d'association avec l'Union européenne», a déclaré une source diplomatique de Bruxelles. Contrairement au Maroc et à la Tunisie, cette source assure que l'Algérie est le pays qui a le mieux négocié son Accord d'association avec l'UE. Pour preuve, elle a été la dernière à rejoindre l'Union européenne après plusieurs années de négociations. En guise de réplique aux déclarations faites du côté d'Alger, la même source assure que les négociateurs algériens qui ont mené les pourparlers étaient d'une compétence avérée. Voulant balayer toute mauvaise interprétation, Bruxelles persiste et signe qu'aucune pression n'a été exercée sur le gouvernement algérien pour le mener à accepter telle ou telle condition. Revenant à la question selon laquelle l'Accord avec l'UE n'a pas été au profit de l'Algérie, le représentant diplomatique de l'Union européenne a donné sa version des faits. «Les importations ont toujours été élevées avant même l'entrée en vigueur de l'Accord d'association en 2005», a-t-il affirmé en préambule, avant d'enchaîner: «Les exportations hors hydrocarbures vers l'Union européenne, bien que modestes, sont passées de 2007 à 2008 de 718 à 969 millions d'euros.» Si les produits algériens ne sont pas largement commercialisés sur le marché européen, ce n'est pas à cause des barrières tarifaires. «C'est la faute aux entreprises algériennes qui ne veulent pas relever le défi et se mettre à niveau», a proprement avoué le représentant diplomatique. Ce dernier ne s'est pas arrêté là pour citer comme exemple les dattes algériennes qui sont exportées en Europe sous le label tunisien. Les opérateurs algériens auraient pu faire un effort et investir dans l'emballage et le conditionnement pour exporter leurs produits en Europe, comme le font le Maroc et la Tunisie. Revenant sur les investissements, le représentant diplomatique rappelle que 40% des projets réalisés sur la période 2002/2007 l'ont été par des entreprises européennes avec un montant dépassant les 2 milliards d'euros. Pour la seule année 2007, 33% sont originaires de l'Union européenne. Ainsi, Bruxelles veut clarifier les choses et démontrer la portée de l'Accord d'association pour l'Algérie. Actuellement, l'Algérie ne cache pas son mécontentement face à l'attitude de l'Union européenne à qui l'on reproche d'avoir failli à ses engagements. «L'UE a promis de nous aider dans les négociations avec l'OMC en contrepartie de la signature de notre partenariat, mais malheureusement cet engagement n'a pas été tenu», déclare le ministre du Commerce mardi dernier à l'APN. Concernant l'Accord d'association avec l'UE, le ministre a évité de parler d'échec même si les chiffres mettent en exergue un grand déséquilibre dans les échanges commerciaux tout en rappelant que, selon les experts, pour un dollar exporté, l'Algérie importe 20 dollars de cette zone. «Il faut se référer au projet signé pour comprendre ce déséquilibre», relève-t-il. Justement, le ministre a reconnu la semaine précédente lors de son passage à la Radio nationale que l'Accord d'association avec l'UE est entaché de lacunes. Pour compenser ces désavantages, il a assuré qu'«en janvier 2010 un rendez-vous est prévu pour passer en revue l'Accord d'association avec l'Union européenne et essayer de corriger ce qu'il y a à corriger». Quelques jours auparavant, le directeur général du commerce international du ministère du Commerce M.Zaâf Chérif, a implicitement critiqué l'accord de partenariat, considérant que l'accord n'avait pas réalisé tous les objectifs attendus depuis son lancement en septembre 2005 en Algérie. «Nous pouvons affirmer que l'UE a consolidé sa part de marché.»