Près de 70% des décès seraient provoqués par la lenteur dans l'évacuation des patients des hôpitaux de l'Ouest vers le CHU d'Oran. Les erreurs médicales ont toujours cours. Qu'elles soient par inadvertance ou par omission, elles font toujours des victimes. Depuis le début de l'année, quelque 30 plaintes sont enregistrées au niveau de la direction du Centre hospitalo-universitaire d'Oran. Selon des sources, trois cas ont eu lieu dans une seule maternité. Un nouveau-né serait mort après avoir été blessé par le forceps utilisé lors de l'accouchement. Un autre nouveau-né aurait été retiré brutalement du ventre de sa mère lors d'une césarienne. Le nouveau-né a subi un handicap à la main. Un autre cas non moins dramatique nécessite d'être relevé. L'incident aurait eu lieu au niveau des urgences médicales et chirurgicales d'Oran. Une femme, la vingtaine, a succombé à une forte hémorragie qui n'a pas été diagnostiquée à temps. Hospitalisée pour un accident domestique, la victime, au lieu de subir des examens approfondis, a été plâtrée alors qu'elle souffrait d'une hémorragie interne. Les médecins auraient diagnostiqué une fracture «imaginaire». La liste serait longue à énumérer si toutes les familles de victimes d'erreurs médicales déposaient plainte. Malheureusement, ces familles ignorent le plus souvent leurs droits. Le secteur de la santé est une véritable forteresse inviolable. Le CHU d'Oran, qui veut faire sa mue à la faveur de la réforme hospitalière, est à la fois diabolisé et mythifié. L'erreur médicale n'est pas une simple vue de l'esprit. Au niveau national, près de 500 plaintes ont été déposées par des patients contre des médecins durant ces trois dernières années. En moyenne, dix à quinze dépositions, sont enregistrées chaque trois mois dont 30% sont jugées recevables. Dans cette liste macabre, l'Oranie est sévèrement touchée. Près de 70% de décès seraient provoqués par la lenteur des procédures liées aux évacuations des malades des hôpitaux de l'Ouest vers le CHU d'Oran. La notion temps, étant intiment liée aux moyens matériels, est semble-t-il bafouée en raison de la vétusté des moyens matériels existants. A l'ouest du pays, les ambulances médicalisées ou équipées se comptent sur le bout des doigts. Evacuer un patient gravement blessé sur un chantier ou victime d'un accident de la circulation ou domestique constitue un vrai casse-tête chinois.