Le plus grand nombre des diabétiques est pris en charge à l'intérieur du pays par des médecins généralistes dont la formation est insuffisante et ne répond pas aux exigences mondiales. 10%. C'est le taux des personnes de plus de 30 ans atteintes de diabète de type 2 dans le Maghreb arabe. C'est ce qu'ont révélé les spécialistes participant au séminaire de la Fédération maghrébine d'endocrinologie et diabétologie. Ce taux représente pas moins de 8 millions de personnes atteintes sur les 80 millions que compte la population maghrébine. Pour le président de l'Association tunisienne d'endocrinologie, le professeur Al Arbi Chaïb, l'accroissement du taux de prévalence de l'obésité est un des principaux facteurs déclenchant du diabète dans les pays du Maghreb arabe, notamment chez les enfants. Ce dernier étant imputé aux changements des habitudes alimentaires. L'intervenant a rappelé d'autres facteurs comme la sédentarité, le stress et le tabagisme dans le développement de cette maladie dans les sociétés maghrébines. La présidente de l'Association marocaine d'endocrinologie, de diabétologie et d'alimentation, le professeur Fatima Merouane a, quant a elle, souligné que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a tiré la sonnette d'alarme concernant la prolifération du diabète, ajoutant que le plus grand nombre se trouve dans les pays en voie de développement tels que les pays maghrébins. Et selon elle, le diabète de type 2 est encore plus dangereux lorsqu'il est accompagné d'autres maladies comme l'hypertension, les problèmes cardiaques, le cholestérol et l'obésité. Partageant le même avis, le secrétaire général de l'Association algérienne de diabétologie, le docteur Abdelaziz Daoud a souligné que le diabète de type 2 est «très grave», car il cause le décès de 60 à 70% des malades atteints en raison des problèmes cardio-vasculaires qu'il entraîne. Quant aux personnes atteintes de diabète de type1, elles sont exposées à d'autres complications qui altèrent leur qualité de vie telles que l'insuffisance rénale et la cécité. Par ailleurs, ce spécialiste a déploré que le plus grand nombre des diabétiques soit pris en charge à l'intérieur du pays par des médecins généralistes dont la formation est insuffisante et ne répond pas aux recommandations mondiales. S'agissant des techniques utilisées par les médecins pour le suivi du diabète, connues sous le nom de HBA1C, l'intervenant a indiqué qu'elles sont moins avancées que celles utilisées dans les pays développés, appelant les autorités publiques à développer ces paramètres en vue d'une bonne prise en charge des malades. Néanmoins, le docteur Daoud s'est dit satisfait de la commercialisation sur le marché national des aiguilles stylos d'insuline adaptation à la pédiatrie (6mm), appelant au remboursement de ces injections par la caisse de sécurité sociale. Il a également exprimé sa satisfaction quant à la commercialisation de toutes sortes de médicaments pour diabétiques et leur remboursement par la Caisse de sécurité sociale. Toutefois, toutes ces mesures restent insuffisantes au regard de la rapidité avec laquelle se propage cette maladie. C'est pour cela que tous les intervenants ont appelé à déployer plus d'efforts pour la prise en charge effective et efficace de cette maladie, à l'instar du professeur Merouane, qui a appelé dans ce contexte à «la prise en charge du diabète dans les pays maghrébins à travers l'élaboration d'une stratégie nationale dans chaque pays qui commence par la sensibilisation de la population».