Quelques dizaines de délégués syndicaux, dissidents du Sete (Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation), ont observé hier un rassemblement de protestation devant le siège de la représentation officielle du syndicat, situé à la cité Tobbal, à Béjaïa. C'est sous le slogan «A vous les affaires et la bureaucratie, à nous la lutte et la démocratie» et devant un siège fermé que les dissidents, organisés en collectif syndical dénommé «Perspective et alternative», ont traduit concrètement leur appel à la solidarité lancé il y a quelques jours. Cette action de protestation arrive quelques jours après une autre du même genre et plus musclée, initiée à Amizour à la faveur d'une conférence du conseil syndical du Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (Sete) de Béjaïa. Elle se veut une manière d'exiger «le retrait de toute procédure judiciaire à l'encontre de nos syndicalistes», «l'arrêt de toute forme d'intimidation» et «une gestion transparente et démocratique des oeuvres sociales». Les délégués dissidents, qui ont entamé leur rassemblement en dehors du siège, ont vite regagné sa cour pour y accrocher leurs banderoles. Un nouveau dissident les aurait rejoint avec comme cadeau, la clef du portail d'entrée. Dans leurs interventions, les syndicalistes contestataires étaient unanimes à «condamner les actes de représailles menés par le président des oeuvres sociales de l'éducation à l'encontre du secrétaire général des 1er et 2e paliers d'Amizour», en l'occurrence M.Saïd Mammeri. Ils sont au total trois responsables syndicaux à être poursuivis en justice dans la cadre de cette dissidence, qualifiée dans leur déclaration «d'une extrême gravité qui découle des atteintes à l'exercice du droit syndical». Ce conflit, qui prend présentement de l'ampleur remonte au 11e congrès de l'Ugta, lorsqu'une décision de suspension a été prise à l'encontre des syndicalistes de Béjaïa. Depuis, une guerre s'est ouverte entre les deux clans du Sete. L'autre point de fixation de ces délégués syndicaux pas seulement en dissidence avec les responsables du Sete, mais aussi avec ceux de l'union de wilaya de l'Ugta, reste la gestion des oeuvres sociales dont ils exigent la «transparence». Tout comme ils dénoncent «la liquidation de la coopérative centrale». Selon Yacine Boudraâ, actuellement secrétaire général de l'autre syndical rival le Snte (Syndicat national des travailleurs de l'éducation), et dissident du Sete, «la gestion des oeuvres sociales est l'affaire de tous les travailleurs».Le rassemblement s'est achevé dans le calme et loin de la tension qui avait régné jeudi dernier à Amizour. L'équipe dirigeante actuelle n'était pas dans l'entourage, avons-nous constaté.