L'origine de ce conflit remonte au 11e congrès de l'UGTA, dès lors que la décision de suspendre des syndicalistes de Béjaïa est perçue comme une orientation qui matérialise le processus déclenché lors dudit congrès. Dans une déclaration rendue publique le week-end dernier, un groupe de dissidents du conseil syndical du Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (Sete) de Béjaïa, organisé en collectif des syndicalistes de l'UGTA de Béjaïa, lance un appel à la solidarité syndicale qui se traduira par la tenue, aujourd'hui à 14 heures, d'un rassemblement devant le siège du Sete, situé à la cité Tobbal, pour exiger “le retrait de toute procédure judiciaire à l'encontre de nos syndicalistes”, “l'arrêt de toute forme d'intimidation” et “une gestion transparente et démocratique des œuvres sociales”. Les syndicalistes contestataires tiennent, en outre, à “condamner les actes de représailles menés par le président des œuvres sociales de l'éducation à l'encontre du secrétaire général du 1er et 2e paliers d'Amizour, et de surcroît membre du conseil du Sete censé être l'organe de contrôle”, estimant que “cela relève d'une extrême gravité qui découle des atteintes à l'exercice du droit syndical”. Pour eux, l'origine de ce conflit qui semble se corser de plus en plus, remonte au 11e congrès de l'UGTA, dès lors que la décision de suspendre des syndicalistes de Béjaïa est perçue comme une orientation qui matérialise le processus déclenché lors dudit congrès. En effet, l'actuel secrétaire général par intérim de l'union de wilaya de l'UGTA de Béjaïa, dont le mandat a expiré depuis le 7 mars 2007, a procédé à la suspension de quatre membres actifs du Sete, parmi lesquels figurent MM. Malek Bekhouche et Boualem Chouali, respectivement ex-secrétaire général du Sete et ex-secrétaire général de l'union locale de l'UGTA d'Amizour. Quelques jours plus tard, ces deux derniers syndicalistes seront poursuivis en justice par l'actuel secrétaire général du Sete pour perturbation de séance de travail du conseil de wilaya, avant d'être auditionnés par les services de police relevant de la 2e sûreté urbaine de la ville de Béjaïa. Voilà ce qui a suscité l'ire de nombreux syndicalistes, notamment ceux du Sete, qui, par devoir de solidarité, ont décidé de s'organiser autour des revendications ayant motivé l'appel au rassemblement de ce lundi. À noter que la gestion des œuvres sociales du secteur de l'éducation au niveau de la wilaya de Béjaïa a toujours été la pomme de discorde entre les syndicalistes du Sete qui se livrent souvent à des tiraillements pour le moins subjectifs. À ce titre, ce groupe de syndicalistes en dissidence avec les responsables du Sete et ceux de l'union de wilaya de l'UGTA, “revendique sans condition une gestion transparente des œuvres sociales et dénonce la liquidation de la coopérative centrale dans des desseins inavoués”. Avant d'ajouter que “les œuvres sociales constituent, aujourd'hui, la pointe avancée dans la décomposition et l'éclatement du Sete en instaurant comme pratique le clientélisme et le favoritisme”. Selon l'un des syndicalistes suspendus et poursuivis en justice, en l'occurrence M. Boualem Chouali, le dossier des œuvres sociales a été effectivement géré d'une manière opaque, voire douteuse. “Sinon, comment peut-on expliquer le fait qu'un membre du conseil de wilaya du Sete se permet de s'adjuger cinq fois le don de solidarité, estimé à 30 000 DA, alors que beaucoup de travailleurs n'ont même pas eu le privilège d'accéder à ce droit ?”, a-t-il soutenu. Notre interlocuteur se dit “navré de voir le Sete, qui était une force sociale agissante, se réduire à un simple partenaire normalisé qui ne s'occupe que des festivités liées aux activités des œuvres sociales”.