Selon M.Ouyahia, au cours des quatre premiers mois de 2009, les banques ont financé 33.007 dossiers, créant 55.562 emplois. Fini l'embargo sur les crédits à l'emploi! Les banques n'ont plus le dernier mot sur le financement des projets. L'octroi des crédits sera tranché par d'autres structures. L'étude des dossiers de demande de crédits destinés à l'emploi des jeunes n'est plus du ressort des banques mais d'organismes sous l'égide du gouvernement. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, l'a annoncé, en live, jeudi devant les membres du Sénat et des caméras de la télévision. Le traitement des dossiers est assuré par des structures habilitées à accepter ou rejeter le dossier. En plus clair, M.Ouyahia précise qu'en cas d'avis favorable, la banque doit accorder le crédit sans procéder à une deuxième étude. S'il en a été décidé ainsi, c'est du fait que les banques ont refusé de jouer le jeu en laissant des milliers de dossiers en suspens. Ce fait n'est ni secret ni confidentiel, le président de la République s'est lui-même attaqué aux banques où croupissent plus de 10 milliards de dollars. M.Ouyahia a indiqué que des facilités ont été accordées à ces structures chargées de remettre aux banques les dossiers acceptés. Afin d'écarter toute mauvaise interprétation, l'hôte du Sénat indique qu'il «ne s'agit pas là de gaspillage d'argent ou de comportement préélectoral, comme l'estiment certains, mais il s'agit d'un traitement progressif en vue de l'amélioration de la gestion des affaires du pays». Ces mesures ont eu illico un effet positif sur le terrain. Preuve en est, les chiffres montrent qu'il y a eu une augmentation effective des crédits bancaires. Dressant un tableau détaillé, M.Ouyahia a indiqué que les banques ont financé, lors du premier semestre de l'année écoulée, 20.122 dossiers contre 33.472 au cours du deuxième semestre, soit une hausse de 50%. Au cours des quatre premiers mois de 2009, les banques ont financé 33.007 dossiers. Concernant l'emploi, le Premier ministre a déclaré que 42.748 emplois ont été créés durant le premier semestre 2008 contre 72.000 durant le deuxième semestre. Rien que pour les quatre premiers mois de l'année en cours, 55.562 emplois ont été créés. Ce constat traduit le fait que l'Etat semble avoir sérieusement pris en main le blocage que constituaient les banques dans l'octroi de crédit en faisant sauter le verrou bancaire. Sur ce chapitre, M.Ouyahia a ouvert une parenthèse pour faire la promotion des efforts de l'Etat: «L'Etat n'a pas lésiné sur les moyens pour ses enfants et que les dispositifs d'emploi temporaire lui coûtent 40 milliards de DA par an.» S'agissant des crédits accordés par les banques aux chômeurs dans le cadre du Fonds de garantie de l'Ansej, il a précisé que le capital du fonds est passé de 10 à 20 milliards de DA pour dépasser 50 milliards de DA actuellement. Dans le cadre des mesures incitatives, la proportion prise en charge par l'Etat dans le remboursement au titre des intérêts sur les crédits, souligne-t-il, est passée pour les régions du Nord de 50 à 60% depuis mars dernier. Pour les régions des Hauts-Plateaux, cette proportion est passée de 85 à 90% et de 90 à 95% pour les régions du Sud. L'Etat prend également en charge le remboursement des intérêts des crédits pour les investissements dans l'agriculture et l'élevage du bétail à hauteur de 95%. M.Ouyahia a évoqué également le programme des 100 locaux à usage professionnel destinés aux jeunes chômeurs. Il a interpellé les responsables à construire ces locaux à l'intérieur des villages et des villes afin de faciliter les activités des jeunes. M.Ouyahia a déploré le fait que sur les 150.000 locaux prévus dans le cadre du précédent quinquennat, seuls 90.000 ont été réalisés et 25% seulement distribués. Pourquoi? Le Premier ministre impute ce blocage à «des comportements visant à entraver le cours des choses». Adoptant un langage ferme, il promet de sévir contre les responsables. «Cette question sera examinée et des mesures seront prises pour que tout un chacun assume ses responsabilités et renonce aux comportements qui entravent l'avancement des programmes», a-t-il martelé. Sur l'agriculture, M.Ouyahia a assuré que le soutien de l'Etat sera «illimité» et sous toutes les formes, car les enjeux économiques consistent notamment en l'emploi et la sécurité alimentaire. Outre les crédits sans intérêts «Rfig», il garantit la disponibilité de l'Etat à augmenter son soutien.