L'étude des demandes de crédits destinés à l'emploi des jeunes n'est pas et ne sera pas une prérogative des banques, a soutenu jeudi le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, devant les membres du Conseil de la nation. Faisant fi aux critiques de l'opposition, il dira qu'il ne s'agit nullement de «gaspillage d'argent ou de comportement préélectoral, comme disent certains», mais «d'un traitement progressif et d'une amélioration de la gestion des affaires du pays». Le Premier ministre a souligné à cet effet que l'étude des dossiers de demande de crédits destinés à l'emploi des jeunes n'est pas du ressort des banques mais d'autres structures. En effet, l'étude des dossiers de demande de crédits est assurée par des structures autres que les banques, des structures habilitées à accepter ou rejeter le dossier, qui en cas d'avis favorable, la banque doit accorder obligatoirement le crédit sans que le dossier passe par une deuxième étude. Sur ce registre, il a précisé que des facilités ont été accordées à ces structures chargées de remettre les dossiers acceptés aux banques. Pour étayer ces propos, il énuméra un énoncé chiffré sur les réalisations de son gouvernement, démontrant l'augmentation substantielle des crédits bancaires. Il indiquera que les banques ont financé, lors du premier semestre de l'année écoulée 20.122 dossiers contre 33.472 au cours du deuxième semestre soit une hausse de 50%. Au cours des quatre premiers mois de l'année en cours, les banques ont financé 33.007 dossiers, poursuit-il. Quant aux postes d'emploi créés, Ahmed Ouyahia a affirmé que 42.748 emplois ont été crées durant le premier semestre 2008 contre 72.000 durant le deuxième semestre de la même année ainsi que 55.562 lors des quatre premiers mois de l'année en cours. Mesures coercitives Par ailleurs, le Premier ministre a attesté que l'Etat «n'a pas lésiné sur ses moyens pour ses enfants et que les dispositifs d'emploi temporaire lui coûtent 40 milliards de dinars par an». Sur le volet des crédits accordés par les banques aux chômeurs dans le cadre du Fonds de garantie de l'ANSEJ, Il a précisé que le capital du Fonds est passé de 10 à 20 milliards de dinars pour dépasser 50 milliards de dinars actuellement. Illustrant le rôle efficace des mesures incitatives, Il fait remarquer que la proportion prise en charge par l'Etat dans le remboursement au titre des intérêts sur les crédits est passée pour les régions du nord de 50 à 60% depuis mars dernier, a encore indiqué le Premier ministre. Quant aux différentes régions des Hauts plateaux, cette proportion est passée de 85 à 90% et de 90 à 95% pour les régions du Grand sud. Aussi, l'Etat prend en charge le remboursement des intérêts des crédits pour les investissements dans l'agriculture et l'élevage du bétail à hauteur de 95%. Evoquant le programme de locaux à usage professionnel destinés aux jeunes chômeurs, le chef de l'exécutif a sommé les responsables à construire ces locaux à l'intérieur des villages et des villes afin de faciliter les activités des jeunes. Cependant, il a regretté le retard enregistré dans la réalisation des 150.000 locaux prévus dans le cadre du précédent quinquennat, précisant que seuls 90.000 ont été réalisés et 25 % seulement distribués. Retard imputé à «des comportements visant à entraver le cours des choses». Et d'ajouter enfin que «cette question sera examinée et des mesures (coercitives) seront prises pour que tout un chacun assume ses responsabilités et renonce aux comportements qui entravent l'avancement des programmes».