«Nous avons entendu plus de discours que de propositions concrètes», a soutenu le Premier ministre. La démarche de certains investisseurs arabes en Algérie n'était pas sérieuse. Le constat a été fait jeudi par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia au Sénat. Le gouvernement algérien reconnaît que certains projets phares présentés par des pays amis sont restés lettre morte. Leur application n'a pas dépassé le stade des plans. «Par respect» à ses pays, Ouyahia préfère «ne pas en dire plus», ni révélé leur nom: «Nous avons entendu plus de discours que de propositions concrètes», soutient-il. Malgré ce point noir, on note que les investissements arabes en Algérie ont progressé de façon significative durant les six dernières années grâce notamment aux mesures incitatives initiées par le gouvernement. Les statistiques confortent ce constat. En effet, selon l'Agence nationale de la promotion de l'investissement (Andi) il a été enregistré plus de 399 projets d'investissement direct évalués à 24 milliards de dollars, soit 1700 milliards de dinars. Ces investissements ont trait notamment au dessalement d'eau de mer, la production d'engrais, l'hôtellerie, les institutions financières et les télécommunications. Parmi les projets enregistrés figurent aussi les projets de villages touristiques, écoles, hôpitaux, parcs, hôtels, habitations, présentés principalement par des pays comme l'Egypte, l'Arabie Saoudite et les Emirats. Concernant les Emiratis, notons qu'ils intensifient leurs investissements en Algérie. Ils promettent de faire mieux. Le Sultan Bin Saeed Al Mansouri a annoncé que les investissements des Emirats arabes unis, en Algérie, ont atteint les 40 milliards de dollars. L'annonce a été faite lors de la séance des travaux de la 7e session de la commission mixte algéro-émiratie, tenue récemment, à Abou Dhabi, en présence de Karim Djoudi, le ministre des Finances. Par ailleurs, Ahmed Ouyahia souligne que la non-réalisation de certains investissements n'est pas due essentiellement au manque de sérieux: «Certains ont effectivement bougé, commencé à se réaliser; d'autres pays frères dont l'économie est mieux intégrée dans le système mondial ont été plus affecté par la crise mondiale.» A cause de toutes ces raisons, le gouvernement algérien a décidé de soutenir les principaux groupes économiques capables de créer des richesses: «Soyez sûr que ce n'est pas l'investisseur étranger qui viendra construire ces entités s'il elles font face à des difficultés.» Le gouvernement a-t-il ajouté, examinera en juin prochain de nombreux dossiers relatifs à des entreprises publiques telles que Saidal pour l'industrie pharmaceutique, le secteur de l'industrie mécanique, le complexe de construction de moissonneuses-batteuses aux fins de les soutenir. Il a répondu aussi à propos du projet de l'industrie du fer et de l'acier avec le partenaire egyptien El Iz à Jijel où le gouvernement est déterminé à obtenir les 51%, soit la majorité.