Ils étaient plus de 650 militants à se rassembler, hier, au siège provisoire de l'organisation. Venus des quatre coins du pays dans le but de participer au sit-in devant la présidence, auquel a appelé l'Onacmo les anciens combattants du Moyen-Orient ont buté contre l'intransigeance des services de sécurité. «Vous ne sortirez pas de ce siège quel qu'en soit le prix», déclare un officier de police à R.Kaci, qui semble puiser toute son énergie pour contenir la tension des militants obstinés à investir la rue. «Ce sont tous des fous de guerre, mais nous refusons l'affrontement entre enfants d'Algérie, notre violence on l'a faite en 1967 et 1973 contre les juifs», a lancé R.Kaci. Vers 11h 30, des officiers de police investissent «le siège de fortune» de l'Onacmo et invitent les responsables à désigner une délégation qu'ils vont accompagner au ministère de l'Intérieur. Le plancher de la «salle» abritant le siège de l'organisation n'a pu résister aux centaines de militants au moment de la désignation de la délégation. Il (le plancher) cède, et deux policiers ainsi que Ramdane Kaci s'engouffrent dans la cave. Retirés sans grand mal, ils rejoignent le ministère pour revenir une heure plus tard sous les applaudissements des combattants. «Le dossier est sorti du tiroir», lance R.Kaci à l'assistance avant d'ajouter: «Il est sur le bureau du ministre de l'Intérieur qui a donné des instructions pour finaliser l'agrément». En effet, R.Kaci, et deux membres du conseil national de l'organisation (un membre de Guelma et un autre de Souk-Ahras) ont été reçus par les responsables du ministère de l'Intérieur, dont M.Belhadj et M.Akrouf. Aussi un accord de principe aurait-il été donné par ces derniers pour en finir avec ce feuilleton qui dure depuis une année. «Nous aurons bientôt notre agrément si toutefois MM.Belhadj et Akrouf tiennent leur promesse», a déclaré le président de l'Onacmo, hier, à la presse. Ce dénouement mettra ainsi fin à un scénario qui prenait chaque jour des allures inquiétantes. Le spectacle offert, hier, aux passants, n'était guère amusant. «Pourquoi les enferme-t-on comme cela? Ce sont des gens qui ont honoré l'Algérie en 1967 et 1973», s'est indigné un badaud au 45, rue Didouche-Mourad.