L'Algérie aurait perdu 100 des 2 000 soldats engagés dans le conflit israélo-arabe en 1973. Ces chiffres ont été remis en cause par l'Onacmo qui a tenu une conférence de presse hier. Trente-quatre ans après, l'Organisation nationale des anciens combattants du Moyen-Orient (ONACMO) revient sur cette page de l'histoire de l'Algérie indépendante, totalement ignorée. Outre le souci de rétablir le préjudice moral causé par «ce déni de notre histoire», l'Organisation se veut aussi un cadre pour revendiquer les droits sociaux des «milliers de malades mentaux, des blessés, des victimes et des disparus lors de cette guerre». L'Onacmo, dont le siège est à Didouche-Mourad, a organisé une conférence de presse aujourd'hui et compte investir la rue, selon son secrétaire général, M.Ramdane Kaci. Ainsi, 400 à 600 anciens combattants marcheront vers le Palais du gouvernement le 28 mars prochain. En outre, trois groupes de la même organisation entameront une grève de la faim le 2 avril prochain, respectivement devant le siège du ministère de la Défense, au niveau de la Grande-Poste et au siège de l'ONACMO. Ce durcissement du ton s'explique, selon M.Ramdane Kaci, par le refus de l'octroi de l'agrément «qui traîne dans les tiroirs du ministère de l'Intérieur depuis 1999» et les contraintes exercées par «des cercles non identifiés». L'agrément de cette organisation «qui regroupe 4.500 adhérents des 40 wilayas du pays» et qui serait officieusement reçu par les plus hautes instances sécuritaires du pays pose-t-il problème? Officiellement, rien n'a filtré sur cette période de l'histoire. Selon les estimations des observateurs, l'Algérie aurait perdu 100 de ses hommes parmi les 2.000 engagés lors du conflit israélo-arabe. Ces chiffres ont été complètement remis en cause par le secrétaire général de l'ONACMO qui a pris part à la guerre de 1973, alors qu'il était sous-officier du contingent à la 8e Brigade blindée de Téleghma. Selon son témoignage, ils étaient pas moins de 5.000 soldats à se rendre en Egypte via la Libye en 1973 où ils ont passé 17 jours dont certains sont restés jusqu'en 1976. M.Ramdane Kaci dit également avoir eu des contacts et des appels avec les combattants encore vivants des autres pays arabes. En revanche, il a été reçu, toujours selon lui, par la plupart des ambassades des pays ayant pris part à ce conflit. A ce titre, il a indiqué qu'une rencontre, organisée à la mémoire de ces combattants et qui devait regrouper tous les pays arabes au siège du Nadi el-Moudjahid, a été annulée en dernière minute «pour des raisons obscures et suite à des instructions qui viennent d'ailleurs». Rappelons qu'en 1967, Israël a attaqué, le 5 juin, l'Egypte et a occupé le Sinaï, le Golan syrien, la Cisjordanie, la Bande de Gaza et El-Qods-Est. En 1973, la victoire-défaite des Arabes. Après les affrontements d'octobre, les Egyptiens avaient détruit le mur mythique Bar-Lev et récupéré le Sinaï. Alors que l'armée égyptienne, soutenue par les contingents arabes, marchait vers la victoire, Anouar Sadate, alors président de l'Egypte, décide contre toute attente de rappeler son armée aux frontières et de cesser le feu (1967). Cette décision, il la justifie quelques mois avant son assassinat en 1981, par le fait qu'il n'était pas près d'affronter l'armée américaine qui le menaçait avec sa bombe atomique. L'Algérie a participé activement aux côtés des pays arabes, aux deux guerres (1967-1973). C'est cette phase de l'Histoire que compte «dépoussiérer» l'ONACMO.