Les enseignants sont appelés à préparer des dossiers sur des cas avérés d'autoritarisme et d'arbitraire qui serviront à la confection du Livre Blanc. Une première dans les annales de l'enseignement supérieur. Les enseignants affiliés à la Coordination nationale de l'enseignement supérieur (Cnes) sont sur le point de mettre à jour un ouvrage baptisé «Le Livre Blanc». L'ouvrage n'est ni une saga littéraire ni un roman policier encore moins une étude scientifique. Il s'agit tout simplement d'une édition qui comportera des témoignages vivants, basés sur des dossiers concrets sur la situation actuelle qui prévaut au sein de l'université. Les témoignages en question ne sont ni flatteries ni éloges de l'université. En effet, le document de la Cnes ne doit comporter que les abus et l'autoritarisme de l'administration subis par les enseignants. La décision a été avalisée vendredi à l'issue de la réunion du Cnes en présence des sections locales. Les raisons ayant motivé ce haussement de ton résident dans l'obstruction de toutes les voies permettant le règlement des doléances posées par la Cnes, notamment celles ayant trait à la levée des sanctions dont seraient victimes les enseignants. La mobilisation doit être totale, misent les signataires de la déclaration. Les enseignants universitaires sont, donc, appelés à prendre part, en masse, à la confection du premier ouvrage, à la fois, revendicatif et dénonciateur. L'ouvrage est, par la force des choses, une première dans les annales de l'histoire de l'université algérienne. C'est pourquoi les promoteurs de cette idée misent sur la participation, à la fois, massive et active, de tous les professeurs et enseignants de l'enseignement supérieur. «Nous demandons à tous les collègues de préparer les dossiers sur des cas avérés d'autoritarisme et d'arbitraire. Ces dossiers serviront à l'élaboration du Livre Blanc» relève-t-on dans le communiqué transmis à la rédaction. Selon Kaddour Chouicha, coordinateur de la section Cnes de l'Usto, les abus au sein de l'université ont atteint leur summum. C'est pourquoi la nécessité de recourir à une telle action vise dans ses objectifs la mise à nu d'une politique de répression «réfléchie et préméditée» qui continue de s'abattre sur les enseignants universitaires. Sur un autre plan, les enseignants du Cnes sont plus que déterminés à passer à la vitesse supérieure en vue de réhabiliter leurs collègues des autres universités qui sont arbitrairement sanctionnés. A ce propos, vu le nombre de signataires de la pétition pour la réhabilitation du professeur Rouaidjia de l'université de M'sila, qui a dépassé les 1000, le Cnes a décidé de solliciter, le 21 juin, une rencontre avec Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. La rencontre Cnes-tutelle sera, selon le communiqué du Cnes, l'occasion de déposer la pétition et demander la réhabilitation de tous les enseignants indûment sanctionnés. Par ailleurs, la grève lancée la fin du mois passé par les Cnes de l'Usto est à son huitième jour. La principale revendication demeure le départ du doyen de la faculté d'architecture, de génie civil et de l'hydraulique.