L'abolition de la peine de mort refait surface. Selon le Dr Abbas, président de la section Amnesty International en Algérie, l'abolition de la peine de mort est impérative. «La peine de mort est la plus grave violation des droits humains», a-t-il regretté hier lors d'une conférence de presse organisée au niveau du siège de l'ONG sis à Alger. Cependant, l'abolition de la peine de mort, dans le monde musulman notamment, posera un éternel problème. En effet, le projet de la peine de mort à proscrire, proposé par le groupe parlementaire du RCD il y a cinq mois, lors d'une session parlementaire, a soulevé un tollé. Selon le premier responsable du ministère de la Justice, «la peine de mort, ce n'est plus une priorité dans la stratégie du ministère de la Justice». La polémique ne cesse d'enfler entre les opposants et les partisans. D'un côté, les juristes soutiennent haut et fort son abolition de la législation algérienne. «Nous continuerons à demander l'abolition de la peine de mort qui est à mon avis désuète et gagnerait à être remplacée par d'autres peines de substitution», a souligné le président de la Commission nationale consultative de promotion des droits de l'homme (Cncppdh), Maître Farouk Ksentini. Aussi, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme la revendique depuis longtemps. Pour Ali Yahia Abdennour et Mustapha Bouchachi, ils sont catégoriques quant à son abolition. «Les peines capitales n'ont jamais atténué le crime». En se référant à la charia, les oulémas opposent un niet catégorique. Le président du Haut conseil islamique a également affiché son refus à l'abolition de la peine de mort, revenant sur le rapport élaboré par l'organisation non gouvernementale Amnesty International, sur les doits humains. Selon le Dr Abbas, le bilan n'est pas reluisant. La situation des droits humains se dégrade davantage, et ce à travers le monde entier. «Plusieurs personnes, hommes, femmes, enfants, souffrent du phénomène de la pauvreté». «Près de 2 milliards de personnes souffrent de la pauvreté à travers la planète», a fait remarquer le responsable de l'ONG en Algérie. A ce sujet, le militant des droits humains a déclaré que «la pauvreté n'est pas naturelle: ce sont les hommes qui la créent et la tolèrent, et ce sont les hommes qui la vaincront...» Et de dire que «lutter contre la pauvreté ce n'est pas un acte de charité, c'est un acte de justice». Dans ce sens, le Dr Abbas a ajouté que «près de 840.000 enfants dans le monde souffrent de malnutrition chronique». Aussi, pour bien justifier le bafouement des droits humains, il a signalé que «près de 2 milliards de personnes vivent dans la pauvreté».