Le verdict est tombé hier, dans l'affaire de dilapidation de la Banque extérieure d'Algérie. Le tribunal criminel d'Oran a tranché sur la question après trois heures de délibérations. En effet, les accusés cités dans l'affaire de dilapidation de deniers publics et détournements, reconnus coupables et condamnés devront rembourser plus de 13 milliards de dinars équivalant au montant dilapidé et un milliard de dinars représentant la réparation morale. Le jugement qui a été prononcé par le tribunal criminel d'Oran est une homologation des deux rapports d'expertises établis par MM.Djafri Mokhtar et Dahou Lahbib-Benaouda qui ont estimé le montant du préjudice causé aux deux agences de la Banque extérieure d'Algérie (Mediouni à Oran et Sig à Mascara.) Le montant est de plus de 1 320 milliards de centimes. Les dommages de la BEA, tel que cité sur le rapport d'expertise se feront en réparations solidaires, auxquelles prendront part tous les accusés repartis en huit groupes et selon les degrés de préjudices causés par chacun. Les principaux accusés figurent en tête de chaque groupe cité comme étant la tête pensante du détournement du siècle ou ayant joué un rôle important dans cette affaire. Le jugement prononcé hier concerne tous les accusés qui ont été jugés et condamnés au mois de février 2007 lors du procès de la Bcia. Le feuilleton des réparations ne fait que débuter, a commenté Me Benbellal, avocat de la partie civile. Sans dissimuler sa satisfaction quant au jugement rendu en faveur de la Banque extérieure, Me Benbellal indiquera que la prochaine étape consistera en la saisie par force des biens des accusés. Avant que le tribunal d'Oran ne tranche la question, l'avocat de la partie civile a rappelé les différentes étapes ayant émaillés l'affaire depuis le coup des 41 traites (4 milliards de dinars) avalisés par la Bcia au profit de Addou Samir (Sotrapla) jusqu'à l'éclatement du dossier qui a abouti à la découverte du pot aux roses. Dans sa plaidoirie, l'avocat a démontré la volonté des accusés à nuire à la Banque extérieure d'Algérie. «Les 13 milliards n'ont pas été investis. Ils ont servi d'argent de poche aux accusés» enfonçant davantage les responsables de la BEA, Me Benbellal a souligné qu'aucun dinar n'a été récupéré par la Banque victime, allusion faite à la connivence des responsables d'alors de la BEA. Pour sa part, Me Nouar, avocat de la défense, a contesté l'expertise élaborée et a affirmé que la requête introduite par la BEA est «inacceptable».