Lors de la campagne électorale, Bouteflika a réitéré son engagement quant à la prise en charge sérieuse de tamazight. La prise en charge sérieuse de la problématique identitaire en Algérie se confirme davantage à la faveur de plusieurs nouveautés qui verront, incessamment le jour, notamment la mise en place du Haut conseil à l'amazighité et une académie berbère. L'aveu vient d'être fait par M.Youcef Merrah, secrétaire général au Haut commissariat à l'amazighité, qui a annoncé, hier, que la demande qui a été introduite par le HCA a été positivement accueillie par la Présidence. La question amazighe, dans toutes ses dimensions, bénéficiera des égards non moins considérables avec une prise en charge sérieuse. Une autre confidence a été faite par le secrétaire général du HCA qui a indiqué que lors de la campagne électorale, M.Bouteflika a réitéré et répété son engagement quant à la valorisation de la question identitaire. Selon M.Merah, les missions du Haut conseil à l'amazighité seront similaires à celles du Haut commissariat à l'amazighité tandis que l'Académie berbère se consacrera au développement scientifique, en amont et en aval de toutes les questions qui ont trait à tamazight. Sur un autre plan, les textes réglementaires de l'Académie et du Haut conseil à l'amazighité viennent d'être finalisés. Ils ont été élaborés par le Haut commissariat à l'amazighité, librement et loin de toute ingérence ou pression d'une quelconque institution. Les perspectives sur lesquelles tablent les promoteurs de ce projet consistent, une bonne fois pour toutes, en un saut qualitatif cadré par le développement de tamazight et sa préservation de la disparition. Dans ce chapitre, le Haut conseil à l'amazighité peaufinera une politique, à la fois stratégique et globale, tandis que l'Académie berbère prendra, de manière continue, le développement et le suivi scientifiques de tamazight. Les relations entre la Présidence et les responsables du HCA, notamment après l'installation de M.Guendil Mohamed comme chef de cabinet, sont au beau fixe alors que dans un passé récent (relations) ne dépassaient pas le stade protocolaire. Un climat de concertation, des débats ouverts et contradictoires et des échanges d'idées caractérisent les rencontres des deux parties ayant pour mission le développement de tamazight. Par ailleurs, les plus au fait de la question identitaire déplorent l'état de léthargie qui continue de frapper la Commission ministérielle mixte chargée de baliser le terrain pour permettre le développement de tamazight. La seule et unique fois où la commission s'était réunie, c'est en 2005, pour débattre de la question du non-enseignement de Tamazight dans les régions ne s'exprimant pas en langue amazighe, indique-t-on. Pour le secrétaire général du HCA, le problème est beaucoup plus que cela. «Seulement 700 enseignants, ce qui est très peu», a-t-il indiqué. «Le ministre de l'Education n'a pas formé», a-t-il expliqué. «Ajoutez à cela, les aléas édictés par la Fonction publique», a-t-il déploré. «Pis encore, les départements de tamazight au niveau des universités de Bouira, Béjaïa Tizi Ouzou forment 400 enseignants, malheureusement la profession ne reconnait pas le diplôme des sortants (licence en tamazight), et ce n'est pas normal», a-t-il déploré. Mettant l'accent sur la nécessité de booster tamazight, notamment sur la base des moyens exceptionnels, le secrétaire général du HCA s'est, par contre, réjoui de voir la programmation de tamazight dans les examens du baccalauréat, et du brevet d'enseignement moyen. «C'est une excellente chose de voir tamazight dans les épreuves du Bac et du BEM, mais il faut beaucoup de travail, ce qui n'est pas le cas actuellement», a-t-il déploré.