Le parti du FLN est-il en train de marquer un tournant historique fondamental dans l'évolution du modèle de désignation de ses responsables? En effet, depuis sa création au début de la guerre d'Algérie et jusqu'à aujourd'hui, le FLN a toujours opté pour la cooptation clientéliste, la désignation forcée ou le parachutage de ses élus ou responsables à tous les niveaux de la hiérarchie. Le FLN supprime ainsi cette méthode de désignation que ce soit lors de la confection des listes pour les élections communales et législatives que pour l'élaboration des listes de candidats aux postes de chefs de groupe parlementaire ou dans ses structures internes (kasmas et mouhafadhas). Ainsi, au fil des ans et selon l'évolution des enjeux et du rapport des forces une constante formalisation de ces règles imposées par les premiers responsables du FLN a conduit les successeurs à adopter cette démarche qui a d'abord montré ses limites démocratiques mais conduit surtout à une surenchère vénale qui a nui considérablement au plus vieux parti. Or, selon Abdelaziz Belkhadem son secrétaire général, cette pratique est désormais révolue au sein du plus vieux parti puisque dorénavant, les candidats aux postes électifs seront désignés à partir du suffrage interne matérialisé par un vote des militants. C'est en substance ce que vient de déclarer jeudi dernier à partir de Bordj Bou Arréridj, le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN où il a inauguré une série de rencontres avec les militants de base annonçant «l'organisation d'élections primaires pour le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation en décembre prochain», selon l'APS qui a répercuté l'information. A ce sujet, il a ajouté que tous les élus peuvent se présenter «en toute démocratie, dans la transparence la plus totale». Selon Belkhadem, ces primaires seront organisées «en un tour ou deux», dans toutes les mouhafadhas du pays pour désigner les candidats et ce, a-t-il dit, «afin d'éviter les erreurs commises lors du dernier vote». Belkadem a appelé les élus des quatre wilayas à «serrer les rangs et à respecter l'éthique du parti lors du prochain scrutin». Pour le secrétaire général du FLN, ce parti est «un immense réservoir d'élus et de cadres compétents et il est normal selon lui que de nombreuses candidatures soient enregistrées en vue du renouvellement partiel du Sénat». Des instructions «détaillées» concernant les étapes des élections primaires seront transmises prochainement à toutes les mouhafadhas pour une application dans la «transparence la plus totale», a ajouté M.Belkhadem qui a averti qu'aucun «manquement au règlement intérieur du parti ne sera toléré». Revenant sur les préparatifs du 9e congrès, M.Belkhadem a indiqué que des «réunions régionales seront tenues dès la rentrée sociale prochaine, juste après la période des congés». Sur un autre registre, l'ancien n°2 du parti du temps de Chérif Messaâdia, Kamal Bouchama, ex-ministre de la Jeunesse et des Sports et ancien ambassadeur d'Algérie en Syrie serait fortement pressenti pour prendre la tête de la commission de préparation du 9e congrès prévu au premier trimestre 2010. L'installation de cette commission aura lieu avant la fin du mois de juillet prochain. Une sourde bataille est engagée actuellement par les différents clans du parti pour le contrôle de cette structure qui aura à jouer un rôle des plus importants à l'approche du 9e congrès.