Le malaise qui règne au sein du parti explique les reports successifs de la date de l'organisation du 8e congrès. Un nouvel épisode dans la crise du FLN se dessine. Alors que M.Belkhadem a rencontré hier, le chef du groupe parlementaire, Layachi Daâdoua, une partie des députés proches du mouvement de redressement conteste vivement les résultats des dernières élections pour le renouvellement des structures du parti au sein de l'APN. Ces députés ont subi un échec cuisant lors de cette consultation électorale. Ils ont perdu presque la totalité des onze postes qui reviennent à leur parti à l'APN. Aussi soutiennent-ils mordicus que ces élections ont été truquées allant jusqu'à demander leur annulation pure et simple. Des recours ont été introduits dans ce sens a-t-on appris de source proche du FLN. «Il est inconcevable de trouver, à la tête des structures du FLN redressé, des éléments qui insultaient le président de la République il y a juste quelques mois» s'insurge un député ajoutant que «ces éléments ont profité de notre relâchement et de notre conviction pour la réunification du parti pour revenir à la tête des différentes structures à l'APN, par le biais d'une mascarade électorale qu'ils ont ficelée d'avance». Ce conflit en gestation, qui concerne cette fois-ci la tendance en vogue du FLN, traduit le malaise qui règne au sein du parti et explique de façon claire les reports successifs de l'organisation du 8e congrès. Car, dans ce nouveau rebondissement, c'est inévitablement l'organisation du 8e congrès qui se trouve une nouvelle fois compromise. Rien ne se profile à l'horizon. La commission de préparation du congrès est déjà à son deuxième report consécutif et sa réunion, pour la semaine prochaine, risque d'être ajournée. Abdelkrim Abada avance l'échéance de la fin de l'année pour organiser ce congrès alors que d'autres cadres du parti soutiennent qu'il aura lieu au début du mois de septembre. Le FLN, qui a toujours opté pour le principe de désignation de ses responsables de structures au sein de la chambre basse, ne semble pas réussir sa première consultation interne. Comme si le vieux parti est victime de sa propre transparence. «Le principe de désignation est une pratique qui existe au sein des autres partis, mais dans le cas du FLN, qui sortait d'une crise, Belkhadem a été roulé avec la complicité de Daâdoua», note encore le même député contestataire. Un véritable coup de force se prépare. Il risque d'aggraver un peu plus la crise du FLN. La tâche sera rude pour la direction du parti qui affectera aujourd'hui les députés issus de cette consultation électorale. Acculé par ses éléments les plus proches, Abdelaziz Belkhadem aura du fil à retordre dans cette affaire. Les événements s'accélèrent au moment où les cadres les plus actifs du parti majoritaire se complaisent dans un silence qui en dit long sur les tractations à couteaux tirés qui se déroulent loin des feux de la rampe. Contrairement à son habitude, Si Affif, un des initiateurs du mouvement de redressement, reste très peu prolixe sur cette affaire. «A mon avis on ne peut pas remettre en cause un processus électoral», a-t-il déclaré. Cependant, il affirme que «si Belkhadem procède à l'annulation de ces élections, je ne vais pas dénoncer son acte par discipline partisane». Du reste, Si Affif ne semble pas, lui non plus, convaincu par les résultats de ces élections. Pour lui, la répartition des postes se fera selon les principes énoncés par la direction politique du parti «qui est seul habilité à nommer tel ou tel autre député à la tête d'une commission». En effet, plusieurs aspects ont été retenus par la direction du FLN. Il s'agit, notamment, de l'aspect relatif aux compétences, au voeu de chaque député, élu et à l'alternance. Mais c'est surtout celui relatif à «l'outrage» contre le président qui est l'objet de discorde entre les différentes composantes du FLN. Interrogé à ce sujet, M.Abada évacue la question : «On n'est pas un tribunal, les seuls critères retenus sont la compétence, le savoir-faire pour chaque poste, ensuite le voeu du député élu», a-t-il déclaré soulignant que «les élections se sont déroulées démocratiquement et dans la transparence. La boîte a tranché» avant de reconnaître qu'il y a «des mécontents comme dans chaque bataille électorale». La divergence de vues entre M.Abada et Si Affif est claire, elle s'affiche au grand jour. Le nouvel épisode ayant trait au renouvellement des structures vient compliquer une situation que seul le FLN sait contenir. Mais est-ce pour longtemps?