Ces sanguinaires qui ne reculent devant rien puisent même dans leur proche entourage. Qu'ils soient pauvres, modestes et même issus de catégories autrement aisées, les recruteurs de l'ex-Gspc ne lésinent sur aucun moyent et ne ratent aucune opportunité d'embrigader les enfants lorsque les conditions s'y prêtent. Pour ce faire, ces sanguinaires qui ne reculent devant rien puisent même dans leur proche entourage. Le guet des mouvements des services de sécurité, les habitudes de personnes à kidnapper, le placement de bombes dans des lieux publics, sous le véhicule d'une personne ciblée, ou sur la route empruntée par les patrouilles de police, gendarmes ou convois militaires sont autant de «tâches» confiées aux enfants. En outre, il est demandé aux moins exposés, de faire de menus achats pour les terroristes recherchés. Ce sont là les autres missions dévolues aux enfants. Mais il y a pire encore, on leur apprend à manier les armes de guerre. Lors des trois dernières années dans la foulée desquelles l'ex-Gspc a fait allégeance à Al Qaîda, il a été relevé la transformation des enfants en bombes humaines. Nombre d'attentats kamikazes, perpétrés en Algérie, ont été l'oeuvre de jeunes adolescents. Ces derniers ont été plus vulnérables, plus faciles à endoctriner. Même du point de vue psychologique, les jeunes et les adolescents sont plus fragiles et plus commodes à convaincre. Ces derniers temps, il a été constaté que l'endoctrinement se fait via Internet. De nombreux jeunes ayant été recrutés dans le cadre des filières dites «de l'Irak» ont reconnu avoir été obligés de prendre le chemin de la mort, endoctrinés par les prêches incendiaires dans des mosquées. L'exemple le plus frappant est celui de la mosquée du quartier Appreval à Kouba. Avant de chauffer à blanc les jeunes garçons, l'imam à la solde d'Al Qaîda aux pays du Maghreb islamique (Aqmi), les repère, prend attache avec eux et leur remet des enregistrements vidéos subversifs sur CD, montrant des attentats kamikazes en Irak. Une phase qui peut prendre plusieurs semaines, avant que les jeunes ne soient «opérationnels» et transformés en bombes humaines ou chair à canon. Nabil Belkacemi, kamikaze qui s'est fait exploser à l'intérieur de la caserne des gardes-côtes à Dellys en septembre 2007, n'avait que 15 ans et a été victime de cet imam rabatteur. D'enfant qui faisait la prière à la maison, il se transforma en fervent pratiquant qui ne quittait plus la mosquée au point d'y passer des nuits entières avant de regagner son collège le matin. Il fallut moins de cinq mois au recruteur pour transformer un enfant en «objet» prêt à servir même en devenant une «bombe humaine». Dans ses discussions par téléphone avec sa famille, Nabil a révélé avoir pris le chemin du maquis avec une dizaine d'enfants qui fréquentaient la même mosquée. Le cas de Nabil n'est pas isolé; plusieurs enfants vulnérables ont été attirés progressivement vers les cellules de recruteurs et intermédiaires avant d'être jetés dans la trappe du maquis. Après l'étape d'endoctrinement, ils atterrissent souvent dans un camp de transit, puis vers un autre, avant d'être affectés à la section, composée de terroristes actifs, selon les témoignages de repentis. Dans sa récente campagne sur la Toile datant du mois d'avril dernier «Aqmi» ciblait en premier lieu les enfants. La vidéo en question, d'une durée d'une demi-heure et intitulée Les passionnés d'El houret 02 ou la sainte vierge, montrait des enfants vivant au maquis, en bas âge, équipés d'armes de guerre de type kalachnikov et Fmpk, où l'un deux a pu prononcer quelques bribes en arabe tandis que l'autre n'a même pas l'âge de la parole. A l'évidence, la séquence est destinée à l'incitation des jeunes à s'engager dans les rangs des phalanges de l'ex-Gspc. Par ailleurs, il y a près de cinq mois, rappelle-t-on, 11 collégiens de Gouraya, dans la wilaya de Tipaza, ont rejoint le maquis. Ces mineurs courent le risque d'être utilisés comme kamikazes par l'ex-Gspc. Il y a près de deux ans, 13 mineurs, âgés entre 12 et 16 ans, ont été enrôlés en vue d'en faire des kamikazes par Kola Mourad, un activiste du GIA puis du Gspc, éliminé en juillet 2008. Parmi ce groupe arrêté en septembre 2007, au lieu-dit Ahl El Oued à Tidjelabine (wilaya de Boumerdès), figurait le frère du terroriste. Face aux difficultés à recruter et au dessèchement de ses sources habituelles, le groupe terroriste cible maintenant cette frange de mineurs qui sont attirés vers l'enfer du maquis. On note également la présence d'enfants nés au maquis qui sont de la même manière exploités que les jeunes et adolescents pour une finalité que personne ne peut concevoir. Le terrorisme abject tue pour tuer en enrôlant, pour ce faire, des enfants.