C'est dans les cybers que le Gspc applique sa stratégie en diffusant des images de propagande. Ils seraient plus de 16.000 terroristes à avoir été définitivement neutralisés depuis que le terrorisme s'est manifesté en Algérie, en 1992, alors que plus de 80.000 ont été arrêtés contre 6 700 redditions. Il va sans dire que cela n'est qu'une estimation. Les derniers chiffres officiels remontent à 2002 où les services de sécurité chargés de la lutte antiterroriste ont comptabilisé la neutralisation définitive de 15.200 terroristes, 30.000 arrestations et 6386 redditions contre 30.000 victimes et 3700 blessés, dont les éléments des forces de sécurité, tous corps confondus. Ces résultats sont le fruit de l'engagement incontestable des différents services de sécurité, au détriment de leur vie. A la suite de ces pertes colossales, les terroristes puisent dans le «spectaculaire» afin d'attirer les regards de l'opinion nationale et internationale, et afin de générer une médiatisation au profit d'un mouvement terroriste affaibli. La médiatisation est devenue, a priori, l'oxygène du terrorisme. Cherchant un éveil, le Gspc, seule organisation qui demeure en activité en Algérie après l'AIS de Madani Mezrag, et la neutralisation du GIA de Zouabri, abattu en 2002 à Boufarik par l'ANP, trouve l'idée dans la théorie de «l'équilibre ponctuel». La conception est donc de faire allégeance à Al Qaîda. Une allégeance qui reste, cependant, confuse. Al Qaîda au Maghreb islamique ne constitue, pour beaucoup de spécialistes de la scène sécuritaire, qu'un «logo» derrière lequel le Gspc tente de légitimer ses crimes. Pour réagir, le Gspc adopte la stratégie du «kamikaze», impliquant des adolescents en tant qu'auteurs. Ils sont âgés de 15 à 18 ans, issus généralement d'un milieu social modeste. Comme c'est le cas du kamikaze de Dellys à Boumerdès. C'est dans les cybers que le Gspc applique sa stratégie en diffusant des images de propagande. Pris au piège, des jeunes ciblés sont endoctrinés. L'environnement salafiste qui domine favorise leur recrutement pour faire d'eux des bombes humaines, visant le maximum de victimes. Pourtant, bien avant les attentats meurtriers du 11 avril, les services de sécurité avaient donné l'alerte sur d'éventuels attentats suicides et sur la menace qui pèse sur les jeunes adolescents et, notamment sur le danger que constituent les salafistes. Si parmi ces derniers, certains ont repris une vie normale en rétablissant les liens avec la société, d'autres s'adonnent à des activités subversives entraînant presque des enfants. Ne se souvient-on pas des treize jeunes dont dix collégiens âgés de 14 à 18 ans, arrêtés à Thénia dans la wilaya de Boumerdès? Ceux-là mêmes enrôlés par le Gspc, étaient des candidats potentiels pour des attaques suicides. Les potentats du Gspc ne reculent devant rien, sans aucun état d'âme. Ils sacrifient la vie des enfants juste pour faire parler d'eux. Mais, d'aucuns n'ignorent qu'il s'agit juste d'une «organisation sanguinaire» appelée à disparaître.