Les 3es Journées euro-maghrébines de la communication publicitaire ont été clôturées ce 7 juin dernier à l'hôtel El Aurassi Alger, après avoir réuni experts, directeurs d'agences et médias. Quelle leçon ou quel bilan faire de cette manifestation? Rachid Hessas, organisateur de ces journées, relève tout d'abord un intérêt de la part de certaines agences. Les intervenants nationaux ou étrangers se sont exprimés, quant à eux, en toute liberté sur ce que la publicité doit aux agences ou l'inverse. L'absence de certaines agences et annonceurs est à déplorer. L'occupation du marché par des agences étrangères n'est que le fruit d'une négligence, la chaise libre laisse des cicatrices et réveille les consciences. Lors des débats, l'ensemble des experts ont insisté sur l'urgence de respecter les critères qui mènent vers de bons résultats. Il faut savoir, selon le représentant de M. le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la Communication, que le développement de la communication a ouvert les portes à un nombre important d'agences pour se baptiser rapidement «agence de communication». Elles sont près de 2256 agences de communication, 1336 personnes morales et 920 personnes physiques. L'investissement annuel de la publicité, qui était de 12,9 milliards de dinars en 2008, pour atteindre au premier trimestre 2009, 11,4 milliards, alors que «les investissements mondiaux en communication sont de l'ordre de 1500 milliards de dollars, équivalent au PIB de la France, 5e puissance mondiale...et qu'il existe une corrélation entre les investissements publicitaires et la croissance économique», souligne Luc Laurentin qui alerte les professionnels sur la dégradation continue de la relation entre les consommateurs et la communication. Ces journées ont profité à ceux qui étaient présents et ont certainement pris note des réactions des experts qui soulignent que les annonceurs ont besoin d'améliorer l'efficacité de leurs plans de communication, dans un environnement qu'ils maîtrisent mal...Les agences renvoient une image brouillée de leur savoir-faire. Tout le monde prétendant savoir tout faire. Une situation que subissent les annonceurs «C'est comme pour le consommateur qui se retrouve face à plus d'infos, donc plus de doutes.» Un élément de distanciation qui peut amener les annonceurs à avancer seuls. «Une agence qui est bonne en tout, c'est très difficile, c'est un peu comme un élève qui aurait d'excellentes notes partout, c'est très rare.» Le conférencier va plus loin dans ses analyses qui reflètent la même préoccupation de notre marché. Il y a un déficit d'écoute en agences, elles ont plus un souci de vendre que d'écoute, et si elles écoutaient plus leurs annonceurs, elles seraient plus performantes. «On veut travailler avec des partenaires qui soient des entrepreneurs qui ont une approche pas "fonctionnaire" du métier, qui se remettent en cause tous les matins.» Ces journées ont été l'un des espaces où la communication a mis en relief «cet aspect positif de la publicité sur l'économie qui n'est plus à démontrer, mais en même temps, on ne peut nier ses effets néfastes si elle n'est pas encadrée par une législation et une réglementation appropriées. 48 heures pour rappeler l'impérieuse nécessité de compléter l'encadrement juridique de l'activité par des règles d'éthique et de déontologie établies par des organisations professionnelles et respectées par l'ensemble des opérateurs qui l'animent», souligne M.Chaâbani du secrétariat d'Etat. En attendant de maintenir la flamme publicitaire allumée, RH. International annonce déjà les «2es Journées du marketing sportif» pour novembre prochain.