Le militant du Front des forces socialistes (FFS) et militant des droits de l'homme, le Dr Kamaleddine Fekhar, arrêté avant-hier au même titre que ses quatre autres compagnons du parti a entamé depuis hier une «grève de la faim» pour dénoncer les conditions de son arrestation. Selon des sources proches de la Ligue algérienne des droits de l'homme, son arrestation est intervenue dans des conditions opaques puisque le militant du FFS a été arrêté par des éléments des services de sécurité habillés en civil «sans aucun motif ou mandat d'arrêt» et sans même «respecter les procédures légales en vigueur». Son arrestation «demeure une énigme», ajoute la même source qui précise que ce militant a toujours défendu les droits reconnus par la Constitution. Kamaleddine Fekhar a été arrêté, lundi 15 juin à Ghardaïa. Il a été interpellé au siège de la mairie de Ghardaïa avec quatre autres militants du FFS dont le vice-président de l'APC, Kacem Soufghalem. Le FFS, dans un communiqué signé par son premier secrétaire Karim Tabbou, parle d'acte d'enlèvement: «Une véritable opération de chasse aux militants du FFS est orchestrée pour tenter d'étouffer par l'intimidation et la menace une contestation pacifique de plus en plus forte», dénonce le FFS. Les autorités ont accusé dernièrement le FFS d'être derrière les troubles dans cette région. Le ministre délégué chargé des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, avait accusé directement le FFS d'être le principal instigateur de ces événements. Selon Ould Kablia, un groupe appartenant au FFS «est derrière les tentatives de troubles survenues dernièrement dans la wilaya de Ghardaïa», a-t-il notamment affirmé à la presse. Le ministre avait souligné que les autorités «avaient des preuves sur l'implication de ce parti». Ce qui explique l'arrestation récente du Dr Kamaleddine Fekhar et de ses quatre compagnons. Une accusation que réfute pourtant le parti de Hocine Aït Ahmed qui s'interroge: «La transformation systématique de l'expression citoyenne en émeute suivie d'une répression féroce et de l'arrestation puis de la mise en accusation d'honnêtes citoyens, où l'on retrouve des militants associatifs, politiques ou syndicaux, constitue la cause principale qui provoque les réactions de colère des citoyens», ajoute le FFS dans son communiqué. Kamaleddine Fekhar fait l'objet de plusieurs procès depuis 2004.