Les incendies et les inondations occasionnent des pertes estimées à des milliards de dinars. La Caisse nationale de la mutualité agricole (Cnma) compte lancer un nouveau produit intitulé «l'assurance contre la sécheresse». Une première en Algérie. Ce nouveau produit concernera notamment les cultures stratégiques telles les céréales, lesquelles ont longtemps souffert des aléas climatiques qui continuent de peser lourdement sur le rendement. Selon le directeur technique des assurances à la Cnma, M.Chérif Benhabiles, «seule une assurance sécheresse peut rassurer les céréaliculteurs en raison des forts aléas climatiques que connaît notre pays». S'exprimant hier au cours d'un séminaire portant sur les risques agricoles et les aléas climatiques, l'orateur a indiqué que «pour 1,1 million d'agriculteurs, seuls 5% sont assurés». «C'est très faible», commente le conférencier, ajoutant que «l'Etat accorde une faible subvention et les banques affichent des réticences. Aussi, est-il nécessaire de recourir à l'assurance.» Rappelant au passage que le dossier technique de ce nouveau produit a été engagé avec l'assistance de la Compagnie centrale de réassurance (CCR), dépendant du ministère des Finances, et l'expertise de spécialistes de diverses institutions espagnoles des assurances. D'autres secteurs seront également associés à ce projet. Il s'agit, entre autres des instituts agricoles et de l'Office national de météorologie pour établir une cartographie de la pluviométrie et des rendements par hectare dans différentes zones agricoles du pays. Selon M.Benhabilès, des milliards ont été perdus faute d'assurance sécheresse. A ce propos, il dira: «Nous n'avons pas le chiffre exact mais ce sont des milliards de dinars que nous avons perdus suite aux incendies et aux inondations. Il est temps d'agir.» Sur sa lancée, l'intervenant a sollicité l'intervention de l'Etat. A ce titre, il relèvera: «Sans une subvention de l'Etat rien ne marchera pour l'assurance sécheresse. C'est un outil indispensable pour le développement de l'agriculture.» Et d'enchaîner: «Nous allons vers une assurance mixte, à savoir indemnitaire et indiciaire.» «Ce que nous voulons est une agriculture moderne. Celle-ci ne peut être réussie qu'avec une assurance moderne», renchérit de son côté le directeur général de la Cnma, M.Kamel Arba. Selon les derniers chiffres de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa), 1,3 million de fellahs ne bénéficient pas de la sécurité sociale. La promotion de ce produit est plus qu'une nécessité. Par ailleurs, la Cnma compte lancer des micro- assurances en faveur des petits exploitants qui composent la majorité de la population agricole algérienne. Cette assurance va prendre en charge l'aléa climatique, le revenu de l'agriculteur et son patrimoine ainsi que sa famille.