Cette opération, deuxième du genre depuis l'adoption de la politique du renouveau agricole et rural, arrive à un moment où les prix des produits agricoles subissent une fluctuation sans précédent. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (Madr) a enclenché pour la deuxième fois, le système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac). Ce dispositif permettra de constituer des stocks d'intervention à partir de la surproduction nationale en pomme de terre en ce début de saison qui s'annonce «excellente». Cette opération, deuxième du genre depuis l'adoption de la politique du renouveau agricole et rural, arrive à un moment où les prix des produits agricoles subissent une fluctuation sans précédent. En effet, le prix de la pomme de terre, produit de base de la consommation algérienne, a atteint le pic des 100 dinars et est redescendu jusqu'à 15 dinars et même 6 dinars dans certaines régions du pays en l'espace de trois mois seulement. Selon Djamel Barchiche, chargé de la communication au niveau du Madr, «cette opération, vise aussi bien à éponger les surplus de production et protéger les revenus des agriculteurs, qu'à mettre les quantités stockées sur le marché à des moments étudiés afin de préserver le pouvoir d'achat des consommateurs». Elle est ainsi perçue comme une opération d'intérêt général, où tout le monde gagne selon M.Barchiche. En outre, elle permettra de sécuriser le secteur et garantir les productions futures, en assurant aux agriculteurs des prix en rapport avec leurs efforts, mais aussi à assurer des prix abordables pour les consommateurs algériens tout au long de l'année. Et contrairement à la précédente opération, celle-ci est pilotée par la SGP /Proda, en collaboration avec les services techniques et administratifs du Madr. Cette dernière se chargera du stockage de la pomme de terre, en intégrant les différents stockeurs potentiels, que ce soient des coopératives ou des agriculteurs, disposant de capacités de stockage de froid. Une collaboration qui se fera à travers des conventions signées entre les deux parties. Une opération d'envergure donc, qui permettra à l'Algérie de subvenir à ses propres besoins sans avoir recours aux marchés internationaux et par la même, de réduire sa facture d'importation en ces temps de crise. Il a ainsi déclaré que «l'expérience a été faite durant les mois d'octobre, novembre et décembre 2008, une période dite de soudure, où l'Algérie n'a pas importé ce tubercule, grâce au Syrpalac. Le citoyen a, de ce fait, consommé une production locale et à des prix abordables, oscillant entre 33 et 39 dinars le kilogramme», des prix tout à fait dans la moyenne, selon lui. Quant aux augmentations enregistrées durant les mois de mars et avril derniers, M.Barchiche les a d'abord attribuées à la spéculation qu'il a liée ensuite à la période dite de «soudure». Cette période est décrite comme la fin d'une saison et le début d'une autre, caractérisée par une baisse nette de production. «Avec la pomme de terre, il y a un problème de soudure, c'est-à-dire qu'à la fin d'une saison et le début d'une autre, il y a un creux de 15 à 20 jours. Et dans ce vide-là il y a eu des problèmes qui ont été encouragés par la spéculation», a-t-il expliqué. Par ailleurs et concernant le désormais rituel de l'envolée des prix à l'approche du mois sacré du Ramadhan, qui, soit dit en passant, n'est plus qu'à deux mois, M.Barchiche a tenu à rassurer en indiquant que «la production existe, nous sommes en pleine saison (...) toutes les dispositions ont été prises pour qu'il y ait tous les fruits et légumes». Il a également appelé dans ce contexte à «décourager la spéculation (...) Il faut qu'on arrive à organiser nos marchés, les filières de distribution et commercialisation pour décourager la spéculation».