Téhéran a commencé à retrouver son calme depuis les trois derniers jours. L'Iran accuse: la CIA a financé les «émeutiers» qui ont manifesté contre la réélection du président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Les émeutiers ont reçu des fonds de la CIA américaine et de l'opposition en exil, a accusé mercredi le ministre iranien de l'Intérieur, Sadegh Massouli. «De nombreux émeutiers ont des liens avec les Etats-Unis, la CIA et les Monafeghine (appellation des Moudjahidine du peuple, principal groupe de l'opposition armée iranienne) et ont reçu une aide financière de leur part.» De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a déclaré que Téhéran envisageait de diminuer le niveau de ses relations avec la Grande-Bretagne, a rapporté l'agence de presse Isna, mercredi. «Nous examinons cela», a-t-il dit. Les commentaires du chef de la diplomatie surviennent alors que Londres et l'Iran ont expulsé de part et d'autre deux diplomates, Téhéran accusant la Grande-Bretagne de se mêler de ses affaires internes et de jouer un rôle dans la vague de contestation que connaît le pays. Le ministre des Renseignements Gholamhossein Mohseni-Ejei a déclaré pour sa part à l'agence Fars que certains porteurs de passeports britanniques avaient «eu un rôle dans les émeutes». Suite à cette déclaration, Londres a assuré mercredi avoir cherché à nouer une ´´relation constructive´´ avec l'Iran et jugé ´´profondément regrettable´´ que Téhéran tente de transformer la contestation interne au résultat de l'élection présidentielle en dispute avec les puissances occidentales. «Nous suivons la situation», a déclaré à la presse le porte-parole du Premier ministre britannique, Gordon Brown, après des déclarations du ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki selon lesquelles Téhéran envisagerait de diminuer le niveau de ses relations avec la Grande-Bretagne. ´´Nous sommes au courant de ces informations´´, a-t-il ajouté. ´´Nous avons toujours clairement dit que nous cherchons une relation bilatérale constructive avec l'Iran, basée sur le respect mutuel.´´ ´´La décision de tenter de transformer ce qui est clairement une affaire interne à l'Iran en un conflit avec le Royaume-Uni et d'autres est profondément regrettable et sans fondement´´, a repris le porte-parole. Les commentaires du chef de la diplomatie iranienne sont intervenus alors que Londres et l'Iran ont expulsé de part et d'autre deux diplomates, Téhéran accusant la Grande-Bretagne de se mêler de ses affaires internes et de jouer un rôle dans la vague de contestation que connaît le pays. Le ministère iranien de l'Intérieur a appelé mardi le candidat malheureux à l'élection présidentielle du 12 juin Mir Hossein Moussavi, à se conformer à la loi et à respecter le choix du peuple. Dans un communiqué, le ministère a appelé M.Moussavi à «respecter la loi et le vote du peuple et à se comporter en conformité avec la loi». Selon le ministère, l'attitude prise par Moussavi «renforce l'idée qu'il a pris part à l'élection dans l'optique qu'en cas de victoire, elle serait considérée comme une bonne élection et qu'en cas de défaite, elle serait considérée comme mauvaise et devrait être annulée». Lors de la présidentielle du 12 juin, le président sortant Ahmadinejad a été réélu pour un second mandat de quatre ans, après avoir décroché 62,63% de voix face à son principal rival Moussavi qui en a obtenu 33,75%. La réélection d'Ahmadinejad a provoqué une vaste protestation de l'opposition qui parle de ´´fraudes´´ et réclame la tenue d'un nouveau scrutin. Le Conseil des Gardiens de la Constitution, chargé de superviser toutes les élections en Iran, a exclu mardi d'annuler le scrutin. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a réaffirmé mercredi la nécessité d'appliquer la loi contre les responsables de la vague de manifestations que connaît le pays depuis la réélection, le 13 juin, du président sortant Mahmoud Ahmadinejad. «Lors des récents incidents concernant l'élection, j'ai insisté (sur la nécessité) d'appliquer la loi et je continuerai d'insister (là-dessus). Ni le système, ni le peuple ne céderont à la force», a-t-il déclaré à la presse.