Le ministre italien des Affaires étrangères a réaffirmé le principe de «deux Etats, deux peuples». Les ministres des Affaires étrangères du G8, réunis à Trieste, soutiennent un gel de la colonisation dans les territoires palestiniens, a déclaré vendredi l'Italien Franco Frattini en présentant la déclaration finale des ministres à Trieste (Italie). Son homologue français Bernard Kouchner a de son côté affirmé qu'il avait noté «une évolution» en ce sens chez le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qu'il a rencontré mercredi à Paris. «J'ai eu le sentiment personnel qu'une évolution se faisait vers une compréhension des positions» américaine et européennes sur la question des colonies. «Afin de créer un climat de confiance favorable aux négociations de paix», les pays du G8 appuient «le gel des colonies israéliennes» dans les territoires et «la fin des violences», a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères. Il existe une «convergence de vues sur le principe de dire que la colonisation doit être arrêtée (...) l'expansion des colonies durant des négociations serait l'objet d'une grande préoccupation», a-t-il ajouté. M.Frattini a par ailleurs réaffirmé au nom du G8 le principe de «deux Etats, deux peuples», soulignant la nécessité de «soulager la situation» des Palestiniens. Lors d'une tournée en Italie et en France cette semaine, M.Netanyahu s'est retrouvé isolé sur la question de la colonisation dont il refuse toujours l'arrêt total comme l'exige, au premier titre, Washington. Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi avait «attiré l'attention du Premier ministre sur la nécessité de donner des signaux forts sur l'arrêt de la colonisation», le Français Nicolas Sarkozy a de son côté appelé à un «gel total» de la construction en Cisjordanie. Sur un autre plan les ministres des Affaires étrangères du G8 ont appelé à la fin «immédiate» des violences en Iran tout en se gardant de remettre en cause le résultat de l'élection présidentielle qui a vu la victoire de l'ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad. Les violences doivent «cesser immédiatement», a déclaré Franco Frattini en présentant à la presse la déclaration finale des ministres du G8 réunis à Trieste (Italie) en compagnie de ses collègues. Dans ce texte, le G8 (Italie, Grande-Bretagne, Allemagne, France, Etats-Unis, Canada, Japon et Russie) appelle l'Iran à «régler la crise rapidement, à travers un dialogue démocratique et des moyens pacifiques». M.Frattini a aussi exprimé la «solidarité» du G8 à l'égard des proches des victimes des violences en Iran. Tout en soulignant le «respect de la souveraineté» de l'Iran, il a invité Téhéran à «respecter les droits fondamentaux des personnes», en particulier «le droit d'expression». Il s'est défendu d'«interférence» avec le processus électoral tout en demandant à ce que «la lumière soit faite» sur les résultats et en assurant qu'il n'y avait aucune intention de la part de la communauté internationale de «modifier» le résultat de la présidentielle. Le résultat de la réunion est «positif» mais «il est évident que nous n'étions pas tous d'accord» sur l'Iran, a reconnu le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, alors que la Russie refusait toute «condamnation» du processus électoral. Le ministre russe Sergueï Lavrov s'est dit «très préoccupé» par l'emploi de la force contre les manifestants, des propos qui marquent un changement de ton sensible de la Russie, qui considérait jusqu'à présent la crise en Iran comme une affaire intérieure. M.Lavrov s'est cependant dit confiant dans la résolution «des problèmes (...) en conformité avec les procédures démocratiques». Sur le nucléaire, le G8 «appelle fermement l'Iran à coopérer avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et à se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU». Tout en reconnaissant le droit de l'Iran à un programme nucléaire civil, il estime que Téhéran a «la responsabilité de restaurer la confiance dans le caractère exclusivement pacifique de ses activités nucléaires».