Décidément, les responsables israéliens refusent de céder à la pression exercée par la communauté internationale pour un gel de la colonisation, dont la dernière en date est venue des ministres des Affaires étrangères réunis à Trieste du G8, qui ont soutenu vendredi dans leur déclaration finale “un gel de la colonisation” dans les territoires palestiniens. Alors que le chef du gouvernement Benjamin Netanyahu refuse carrément de céder sur la question, son ministre de la Défense, Ehud Barak, envisage lui un gel partiel de la colonisation pour une période de trois mois, suite aux pressions internationales et notamment américaines, selon la radio militaire israélienne. En effet, en réponse aux questions des journalistes au début du Conseil des ministres, Barak a fait cette déclaration, tout en maintenant cependant le flou, car refusant de la confirmer ou la démentir. Il a notamment souligné que “les relations avec les Etats-Unis et les ententes avec eux sont de la plus haute importance pour Israël”, et que “la question des implantations fait partie d'un ensemble de dossiers sur lesquels nous dialoguons avec les Etats-Unis, portant sur la situation dans la région, sur un accord avec les Palestiniens, sur les possibilités d'un accord avec la Syrie, sur l'espoir qu'il mènerait en fin de compte à un accord avec le Liban”. Faisant référence au gel de la colonisation, Ehud Barak dira : “Tous ces dossiers, tous très importants, n'en sont qu'à un stade préliminaire. Ils seront discutés, mais sur le sujet en question, rien n'a été conclu.” Pendant ce temps, plusieurs ministres israéliens ont d'ores et déjà écarté de leur côté un gel, même provisoire. Catégorique, le ministre de l'Environnement, Elad Erdan, un proche du Premier ministre et chef du Likoud, Benjamin Netanyahu, tranchera : “Il est hors de question qu'un parti comme le Likoud accepte.” Ceci étant, Ehud Barak, qui doit rencontrer aujourd'hui à Washington l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, devrait présenter à son interlocuteur une telle proposition d'arrêt provisoire de la construction dans les implantations en Cisjordanie occupée. Aussi, ce gel ne concernerait ni Jérusalem-Est, annexée après sa conquête en juin 1967, ni les constructions en cours. Rapportant la même information, selon le quotidien Yediot Aharonot, le gel ne concernerait pas 2 000 bâtiments alors que plus de 3 200 logements privés sont en cours de construction dans les implantations, sans compter des bâtiments publics. Pour rappel, le ministre de la Défense, le numéro un du Parti travailliste, a été mandaté par le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour rencontrer l'émissaire américain, après l'annulation d'une rencontre qu'il devait avoir avec ce dernier à Paris, sur fond de divergence sur la colonisation.