Le patronat ne veut surtout pas que l'investissement étranger soit effectué au détriment de l'entreprise locale. La prochaines tripartite, le Snmg et l'Accord d'association avec l'Union européenne ont été les principaux points abordés par Boualem M'rakach, président de la Confédération algérienne du patronat en marge de la tenue du conseil exécutif de l'organisation. Hier, à l'hôtel El Aurassi, le président de la CAP a souligné que les entreprises ne peuvent supporter qu'une hausse modérée du salaire national minimum garanti. En tout cas, il n'est pas possible que toutes les entreprises puissent aller à un niveau de 40% d'augmentation du Snmg qui est actuellement de 12.000 dinars. Selon l'orateur, la hausse des salaires doit, dans tous les cas, être accompagnée d'une amélioration de la production des entreprises. Ces points seront discutés lors de la prochaine tripartite qui aura lieu avant la fin de l'année. M'rakach pense qu'il y a d'autres aspects liés à l'activité de l'entreprise qui méritent d'être abordés. Il suggère, dans ce contexte, la création de comités d'éthique au sein des entreprises afin d'être les garants de l'application de la législation sociale. Le président de la CAP s'est montré moins enthousiaste en ce qui concerne un autre volet de l'activité économique. Il a ainsi déploré que l'investissement étranger en Algérie soit bien encadré alors qu'il n'y a pas de textes pour encourager la production nationale. Il estime donc que l'ouverture économique doit être, à son tour, bien encadrée pour que le promoteur local ne soit pas l'éternel perdant dans cette affaire. L'analyse de la CAP est axée sur le fait que l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs ne peut intervenir que si l'emploi est maintenu. D'autres conditions sont nécessaires afin que de nouveaux emplois soient créés et pouvoir ainsi résorber le chômage. Dans ce contexte, M'rakach a exprimé sa satisfaction à la suite de la décision du gouvernement d'accorder plus d'intérêt à l'investissement local grâce au plan de 150 milliards de dollars ou encore en facilitant le financement des entreprises publiques et privées. Les mesures devant être contenues dans la loi de finances complémentaire sont aussi jugées favorablement car elles sont susceptibles, selon le même responsable, de booster l'activité économique.