Entendus hier par le procureur près le tribunal de Béjaïa, 8 sur les 14 responsables impliqués dans ce qui convient d'appeler l'affaire de l'Opgi de Béjaïa ont été placés sous contrôle judiciaire. Les 6 autres ont été remis en liberté provisoire. Les mis en cause doivent répondre des chefs d'inculpations retenus contre eux. Il s'agit entre autres de corruption, malversation, jeu d'influence et dilapidation des deniers publics. Parmi les hauts responsables mis sous contrôle judiciaire figurent l'ex-chef du cabinet du wali de Béjaïa, actuellement chef de daïra de Kadiria (Bouira), les trois derniers directeurs de l'office et quatre chefs de service de l'office. Parmi les personnes remises en liberté provisoire, il y a lieu de citer des joueurs de football du MOB et de la JSMB qui comptaient parmi les bénéficiaires. Le procès de cette importante affaire qui éclabousse l'Office de promotion et de gestion immobilières de Béjaïa interviendra, croit-on savoir, dans un mois. Les faits remontent à quelques mois lorsqu'un ex-directeur financier et comptable, licencié arbitrairement par l'ex-directeur général de l'Opgi, en poste actuellement à Skikda, est sorti de sa réserve pour mettre à nu des affaires louches. Des révélations qui portaient sur les dépassements du directeur général en poste à l'époque. Une enquête a été alors ouverte pour mettre en cause très rapidement de «grosses têtes» dont l'ex-DG de l'Opgi de Béjaïa, l'ex-chef de cabinet de l'ex-wali de Béjaïa, plusieurs fonctionnaires de l'office et des bénéficiaires impliqués. La brigade financière et économique de la Gendarmerie nationale de Béjaïa, qui a mené l'enquête, est arrivée aux conclusions selon lesquelles il y a bel et bien eu des attributions douteuses de logements sociaux participatifs (LSP) à des cadres de l'office ainsi qu'à d'anciens joueurs du MOB et de la JSMB loin de répondre aux conditions requises, comme il est relevé des attributions de marchés non conformes aux lois en vigueur. A ce titre, il est reproché à l'ex-DG un accord pour une rallonge financière à un entrepreneur retenu dans un projet d'extension de la ville de Béjaïa, dans la zone de Sidi Ali Lebher. Au total 13 milliards de centimes ont été détournés. Il reste à savoir maintenant le degré d'implication des uns et des autres.