Un grand Festival international africain et un colloque portant sur le thème «Théâtre africain, entre modernité et tradition», figurent entres autres au menu. M'hamed Benguettaf et Ibrahim Noual, respectivement directeur du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi et commissaire de l'inédit Festival international du théâtre africain ont dévoilé, mardi dernier, le programme «théâtre» entrant dans le cadre du Festival culturel panafricain qui débutera le 4 juillet et s'étalera jusqu'au 20 juillet. Ce Festival du Théâtre africain regroupera 17 pays africains, 14 troupes algériennes, dont la troupe du TNA, et de sept théâtres régionaux et six troupes du Sud. Les troupes théâtrales de 17 pays ont confirmé leur participation au Festival panafricain d'Alger. D'autres ont rejoint récemment la liste de participation et seront présentes dans les wilayas limitrophes. On citera le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Ghana, l'Egypte, la Tunisie, le Tchad, et le Soudan qui se produiront avec leurs formations nationales. On notera, à titre d'exemple, le Niger qui sera présent avec la troupe Koykyo sous la direction de Kotondi Chek Amadou, la Guinée avec deux pièces, une de Arenk Théâtre avec la pièce Targuiyaet Antigone de la troupe du théâtre Beica. Le Congo-Brazzaville se produira avec la pièce de la troupe Zenga Zenga, Sur la braise, le Benin avec Médecin malgré lui...Le programme du théâtre comprend aussi des «Résidences» de jeunes auteurs africains. Il regroupera au sein de l'Ismas (Alger) quinze jeunes auteurs (Africains et Arabes), répartis en trois groupes de cinq stagiaires, encadrés par six auteurs dramatiques africains. La Résidence est conçue comme un espace interactif dans le domaine de l'écriture théâtrale. La première semaine sera consacrée à l'écriture des textes dramaturgiques, suivie de lectures débats. La deuxième semaine sera consacrée au montage des textes dramaturgiques sous forme de spectacles et ce, sous l'encadrement artistique et pédagogique d'auteurs et metteurs en scène. A la périphérie du festival, un colloque sera organisé qui aura pour thème central «Théâtre africain, entre modernité et tradition». «L'objectif de ce colloque, dira Ibrahim Noual, le commissaire de ce festival, est une approche anthropologique et ethnologique africaine loin de toute ethnologie centriste de l'Occident pour nous permettre à nous, hommes de théâtre du continent africain de nous réapproprier la terminologie propre aux traditions et à la culture africaine.» Et d'ajouter un peu plus loin: «Si le Panaf de 1969 s'en ressent encore aujourd'hui, l'Algérie de 2009 sera la Mecque de la résurrection et la renaissance de la culture africaine. La culture c'est la vie et la vie n'a pas de prix», argue-t-il en paraphrasant la ministre de la Culture, Khalida Toumi. Ce colloque se déroulera du 9 au 12 juillet 2009, à l'auditorium du complexe culturel Laâdi-Flici. Sont invités à y prendre part des universitaires et hommes de théâtre africains, spécialistes du théâtre africain. Le comité scientifique est composé de professeurs de l'Institut supérieur des arts du spectacle (Ismas), de l'université d'Oran, de Annaba et de Sidi Bel Abbès. Ce colloque s'articule autour de trois axes: l'oralité, le conte, le masque et les marionnettes. Ces journées qu'abritera l'auditorium du complexe Laâdi-Flici, verront la participation d'hommes de théâtre et chercheurs universitaires africains au nombre de dix intervenants, et la participation d'étudiants et enseignants des différents Instituts algériens de théâtre. Le volet du 4e art entend faire aussi de juillet une belle «offrande» destinée aux femmes. Intitulée «Juillet Ô féminin», cette manifestation permettra aux artistes femmes d'exprimer à travers leur art, la sensibilité, la poétique et le courage de questionner la société sans détour. Le programme se définit en trois axes: la poésie et l'art lyrique, le conte et le théâtre. Au programme aussi un montage poétique (anthologie de la poésie féminine), des orchestres féminins, un «Conte de grand-mère», agencé en spectacle. Enfin, un hommage sera rendu aux grandes figures du théâtre africain, avec une exposition photographique qui retracera le parcours des personnalités du 4e art africain. L'ouverture sera marqué par la pièce de théâtre, Ventres pleins, Ventres creux, mise en scène par Khoudi Ahmed d'après un texte du Martiniquais Daniel Boukman. Ecrite en 1971, la pièce reste d'une actualité brûlante. Elle raconte le destin tragique du monde d'aujourd'hui. Elle dissèque d'une manière féroce et burlesque les rapports entre les pays du Nord et ceux du Sud. A voir.