Pas moins de 350 danseurs et 120 techniciens assureront l'animation de la parade inaugurale des festivités. Aujourd'hui, à minuit, l'hymne national retentira dans le ciel de l'Algérie. Pour cette année, la double célébration de la Fête de l'indépendance et de la jeunesse comporte une particularité. Et pour cause, nous sommes à quelques heures du grand événement, la deuxième édition du Festival panafricain. Quatre décennies après le premier Panaf, Alger récidive et invite l'Afrique dans toute sa diversité culturelle à montrer au monde entier ce qu'elle recèle de plus beau. Aujourd'hui, les démiurges du verbe, du signe, du motif et les ténors du chant se retrouvent sous le ciel étoilé d'Alger, pour entonner à l'unisson Kassaman, le serment des révolutionnaires algériens. De la libération à la renaissance, le chemin a été long et parsemé de dangers, pour l'Algérie et l'Afrique. Pour faire de ce rendez-vous, un évènement majeur dans l'histoire du continent, les autorités algériennes n'ont pas lésiné sur les moyens. Afin de s'en convaincre, il suffit de passer en revue les chiffres donnés par Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture. Invitée au Journal télévisé de la Chaîne nationale, cette dernière a assuré: «Pas moins de 27 wilayas du pays accueilleront l'événement.» Rien qu'au niveau d'Alger, 30 espaces sont prévus pour abriter les différentes performances artistiques. Parmi ces espaces figurent la place de la Grande Poste, celle de Kettani à Bab El Oued, le Théâtre de verdure, l'esplanade de Riadh El Feth, la Casif de Sidi Fredj, Palm Beach à Zéralda, les différents centres culturels, les maisons de jeunes, les stades et la liste est longue. Le budget alloué au Panaf est de 80 millions d'euros. Pour ce soir, l'ouverture populaire du Panaf se fera par une mégaparade. Organisée par l'Office national de la culture et de l'information (Onci), cette parade verra la participation de 350 danseurs et 120 techniciens. Ces derniers seront transportés par 53 véhicules. Le nombre de véhicules correspond à celui des Etats mem-bres de l'Union africaine (UA). Ainsi, ce cortège grandiose évoluera du Jardin Sofia au stade Ferhani de Bab El Oued. La préparation de cette parade a duré 60 jours. Cette opération a engagé 20 artistes et techniciens spécialisés d'Italie et du Liban. Parmi cette équipe se trouvent les éléments d' un bureau technique, un créateur du spectacle, des sculpteurs, des dessinateurs, des techniciens spécialisés (menuiserie-soudure) et un chef d'équipe. Côté algérien, pas moins de 60 artistes font partie de l'opération. Il s'agit de sculpteurs, dessinateurs et diplômés des différentes écoles des beaux-arts, originaires de Mostaganem, Béjaïa, Oran, Tamanrasset, Ghardaïa, Illizi, Batna, Aïn Defla, Tizi Ouzou, Sétif, Bordj Bou Arréridj, Sidi Bel Abbès, Constantine, Biskra, Mila, Médéa, Blida et Alger. Aussi, 70 stagiaires encadrés par leurs professeurs sont dans les rangs de la parade. Ces derniers sont issus des centres de formation professionnelle de Reghaia, El Harrach, Eucalyptus, Douéra et Birkhadem. D'autre part, le nombre d'ouvriers dans les ateliers de préparation est de 100 participants. Ainsi, la réalisation de la parade populaire du 2e Panaf a nécessité l'engagement de 275 personnes. Dans la soirée, Alger vibrera aux rythmes des artistes et non des moindres. Jugez-en, il y aura la participation de Amazigh Kateb, Youssou Ndour, Kamel Ouali, Césaria Evora, Isabelle Adjani et Ouarda El Djazaïria. D'ailleurs, cette dernière a déclaré, jeudi dernier à la Télévision algérienne: «Aucune manifestation culturelle en Algérie ne devrait se faire sans la participation de Ouarda.» Et Ouarda de renchérir: «Nous sommes des Africains». Cette déclaration sonne comme un rappel de ses origines africaines. Et pour nous réconcilier avec notre histoire, il n'y a pas mieux que la culture. L'ouverture officielle du Panaf se fera demain au soir, à la Coupole du complexe sportif Mohamed-Boudiaf, sur les hauteurs d'Alger. A l'occasion, le discours du président de la République sera suivi avec un intérêt particulier. Placé sous le signe de la «renaissance», le deuxième Panaf se déroule dans un contexte international marqué par une crise économique imposant une nouvelle définition des relations économiques et politiques. Qu'à cela ne tienne, à partir de demain, l'Algérie rayonnera pendant 15 jours aux couleurs de l'Afrique. Pour ce faire, Alger a invité des personnalités qui ont porté au firmament la voix du continent et la voix des sans-voix. Ainsi, le grand Frantz Fanon sera représenté par ses enfants, Mireille et Olivier Fanon. Ces derniers seront à coté de Aminata Dramane Traoré, écrivaine et personnalité politique malienne, la poétesse américaine Jane Cortez, la chanteuse sud-africaine Dorothy Mazokz, et sa compatriote Sonty Mondial, considérée comme la nouvelle Miriam Makeba. En un mot, tous les ingrédients sont réunis pour dire «Africa is back, Algéria is back».