Ces festivités interviennent après un double succès diplomatique retentissant d'El Gueddafi, la libération d'Al Megrahi et les excuses de la Suisse dans l'affaire Hannibal. Auréolé par ses succès diplomatiques sur l'Occident et son influence en Afrique, le numéro un libyen Mouamar El Gueddafi fête mardi avec faste le 40e anniversaire de son arrivée au pouvoir, en présence de plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement. Pour l'occasion, les artères principales de Tripoli ont été ornées de milliers d'ampoules multicolores et les murs placardés de centaines de photos et de slogans à la gloire d'El Gueddafi. «A toi la gloire, faiseur de gloire!», peut-on lire sur les murailles de la Médina. Ces festivités interviennent après un double succès diplomatique retentissant du colonel El Gueddafi, qui a obtenu le 20 août la libération du Libyen condamné à vie pour l'attentat de Lockerbie (270 morts en 1988) et des excuses suisses dans l'affaire ayant visé dans ce pays son fils Hannibal. La libération d'Abdelbasset al-Megrahi par l'Ecosse pour raisons de santé et son accueil en héros à Tripoli ont provoqué un tollé en Occident. Tripoli le considérait comme un «otage politique» et juge que sa libération est une «victoire». La libération de M.Megrahi a coïncidé avec une visite-surprise à Tripoli du président helvète Hans-Rudolf Merz, venu s'excuser pour l'arrestation en juillet 2008 de Hannibal El Gueddafi à Genève. Avant de fêter la révolution qui l'a conduit au pouvoir le 1er septembre 1969, El Gueddafi célèbrera demain une autre victoire: le premier anniversaire du traité d'amitié conclu avec l'Italie pour solder son passé colonial, avec en prime des excuses inédites de Rome et des compensations de cinq milliards de dollars. Le chef du Conseil italien Silvio Berlusconi y prendra part mais, selon les services du gouvernement, il ne devrait y avoir aucun représentant de l'Italie aux fêtes d'«Al-Fateh» (1er septembre). Pour fêter ses 40 ans de pouvoir, le «Guide», attendu en septembre à New York pour l'Assemblée générale de l'Onu, n'a pas lésiné sur les moyens, s'offrant une cérémonie digne de l'ouverture d'une Coupe du monde de football. Point d'orgue des festivités, un spectacle de 90 minutes sur ses 40 années à la tête de l'Etat, mardi à 21h00 GMT au coeur de Tripoli. Près de 800 danseurs participeront à ce spectacle dont la dernière partie sera consacrée à l'Afrique, pour marquer le dixième anniversaire de l'Union africaine (UA), en présence d'une quarantaine de dirigeants africains, dont le Soudanais Omar al-Bechir visé par un mandat d'arrêt international, selon les organisateurs. Les présidents africains auront été appelés la veille à «résoudre les conflits en Afrique» lors d'un sommet extraordinaire de l'UA lundi à Tripoli, consacré au Darfour (ouest du Soudan) et à la Somalie, selon l'UA. Plusieurs détachements d'armées africaines et d'Europe participeront par ailleurs à un défilé militaire prévu à 14H00 GMT sur la Place verte, alors que 80 appareils militaires réaliseront des parades aériennes dans le ciel de Tripoli. La France y participera avec deux chasseurs Rafale et sera également représentée au Festival international des musiques militaires, du 28 août au 4 septembre à Tripoli. Le festival verra également la participation d'une fanfare britannique, «The Burry Port Town Band», malgré le tollé provoqué à Londres par l'accueil triomphal de M.Megrahi. A Paris, la présidence française a démenti jeudi une participation de Nicolas Sarkozy aux cérémonies, peu après qu'un organisateur à Tripoli eut affirmé que le chef d'Etat français, le président russe Dmitri Medvedev et son Premier ministre Vladimir Poutine, ainsi que le couple royal espagnol seraient «de la partie». Moscou a également affirmé que les deux dirigeants russes n'iraient pas en Libye.