«Le courage politique nous manque. Notre discours idéologique est pollué...», a notamment soutenu Amar Tou. Le FLN d'aujourd'hui est-il la résultante de toutes les contradictions du mouvement national, ou possède-t-il une identité propre à lui? Amar Tou, l'un des membres influents du parti FLN, avait bien raison de dire que son parti est arrivé à une «impasse intellectuelle» faute de renouvellement de concepts novateurs. Dans une intervention remarquée à l'occasion de la rencontre politique organisée par le FLN, jeudi dernier autour du thème central «Particularisme et singularités du FLN...et les défis de l'avenir», M.Tou a reconnu que le FLN manque plus que jamais de visibilité politique: Il faut dire, a-t-il soutenu devant un parterre clairsemé, que notre parti est arrivé à une impasse politique. Nous sommes rattrapés par les autres formations. Qu'est-ce qui nous reste aujourd'hui qui nous différencie des autres partis. Les symboles de la Révolution, les constantes nationales ainsi que la politique économique sont adoptés par les autres partis. Même pour la langue arabe, notre cheval de bataille, nous devons faire face à une concurrence féroce. Le courage politique nous manque. Notre discours idéologique est pollué.... Lui succédant, le membre de l'Instance exécutive, Salah Goudjil, estime quant à lui que tout ce qui a été fait par le FLN par rapport au «travail politique» depuis la proclamation du 1er Novembre, en passant par le Congrès de la Soummam ainsi que celui de Tripoli, «n'a pas atteint le but» recherché. Il propose une «relecture et une analyse objective» de cette période jusqu'au 3e congrès du FLN parce que, selon lui, «on a commis beaucoup d'erreurs. On a fauté». Il citera à titre d'exemple pour illustrer ses propos les recommandations du Congrès de Tripoli et principalement le règlement intérieur adopté qui permet au Comité Central de désigner le secrétaire général, lequel désigne à son tour les membres du Bureau politique. En marge de la rencontre politique organisée jeudi dernier au siège du FLN, Abderrahmane Belayat a indiqué à L'Expression que la commission nationale de préparation du 9e congrès n'a tenu pour l'instant «aucune autre rencontre» depuis son installation par le SG, Abdelaziz Belkhadem, il y a quelques jours. La raison de ce retard est selon Belayat liée à la création prochaine de sept groupes de travail qui devront plancher sur les différents textes qui seront soumis à l'appréciation de la commission nationale de préparation.