M.Touré s'est dit persuadé que ce festival est en train de tracer la nouvelle route de l'Unité africaine. «40 années après, l'Algérie a connu de très grands changements et j'ai du mal à reconnaître les quelques rues que j'avais sillonnées lors du premier Festival culturel panafricain en 1969 avec mon groupe -le Bembeya Jazz National- qui avait obtenu la médaille d'argent», souligne Sékou Bembeya, le dernier survivant et chef d'orchestre du groupe rencontré lors de son 1er concert, donné dans la soirée de jeudi à Tipasa. Sékou Bembeya s'est dit très impressionné par les changements en Algérie et enchanté par cette seconde participation de son groupe qui avait obtenu la médaille d'argent en 1969 dans la catégorie musique d'autant qu'il est le seul élément de l'ancienne troupe qui a été reconstituée avec l'arrivée de nouveaux jeunes. M.Touré s'est dit persuadé que ce festival est en train de tracer la nouvelle route de l'Unité africaine. Il faut rappeler en effet que le Bembeya jazz national de Guinée est issu des groupes de musique régionaux mis en place en 1958 juste après l'indépendance du pays par feu le président Sékou Touré. Il occupera longtemps le haut du pavé au niveau national puisqu'il était considéré comme le groupe favori des Guinéens avant de devenir une véritable légende et icône musicale dans l'ouest africain dans les années 60/70. L'originalité de Bembeya Jazz National tient dans son mélange de mélodies des griots retranscrites pour des guitares électriques avec des rythmes afro-cubains inspirés par la rumba congolaise et la musique cubaine. Le groupe fait une excellente carrière avec sa musique urbaine africaine inspirée du folklore (usant de balafon, cora et autres instruments traditionnels) jusqu'aux années 80 avec la création du Bembeya jazz club puis commence une lente dissolution après le décès du président Sékou Touré. Le groupe se reconstitue en 2000 pour le centenaire de la mort de Samory Touré et commence une nouvelle carrière avec l'arrivée d'une dizaine de jeunes dans la troupe qui connaît un nouveau souffle avec la reprise de l'ancien répertoire et la création de nouveaux tubes. La soirée de Tipasa, où il s'est produit en ouverture avant la prestation de la troupe de percussions du Togo puis à la clôture, a été un grand moment de plaisir pour les centaines de familles qui n'ont pas boudé leur plaisir d'écouter des morceaux choisis de ce groupe et les très belles gratifications à la guitare électrique de Sékou Bembeya. Le groupe se produira vendredi soir à Blida avant d'organiser trois autres concerts à Alger.