Le Gspc, face à son incapacité à trouver des candidats potentiels pour des attentats-suicides, cherche à restructurer sa composante pour procéder à des embuscades et des attentats à la bombe. Régner en maître dans la grande bande du Sahel, voilà l'objectif de l'obscur Hamadou Abou Zeïd et de son groupe. Désigné comme émir de la zone sud par le sinistre Abd El Malek Droukdel, chef présumé du Gspc; il veut détrôner Mokhtar Benmokhtar, émir de l'ex-AIS, puis émir du Gspc dans le sud. Après l'échec des pourparlers avec les services de sécurité, initiés par le biais de sa famille, Mokhtar Benmokhtar a vite fait de reprendre ses activités subversives liées principalement au banditisme. Trafics d'armes, cigarettes, drogue, véhicules et immigration clandestine. Il ne manquera pas de marquer son retour au-devant de la scène par une transaction d'armes à la frontière algéro-libyenne, heureusement avortée par les services de sécurité. Jusqu'à ce jour, cette personne était «le hors-la-loi» le plus redoutable dans la zone sud sachant que ses activités allaient au-delà des frontières grâce aux nombreuses complicités dont il jouit, principalement celles des tribus touarègues du nord du Mali avec lesquelles il a tissé des liens de parenté. Mais voilà qu' un nouveau intrus entre en scène.. Abou Zeïd a secoué le nord du Mali avec une série d'attentats et d'enlèvements. Il passera à l'exécution des otages. Des accrochages violents ont lieu dans la région du Sahel. Une région qui suscite également des intérêts occidentaux énormes. La région est considérée comme un couloir par où transitent des fortunes récoltées grâce au trafic d'armes. Les services de sécurité, qui refusent d'intervenir hors du territoire algérien, n'écartent pas des règlements de compte entre les troupes de Mokhtar Benmokhtar et d'Abou Zeïd non seulement pour le leadership mais aussi pour les fortunes illicitement acquises car de mémoire un grand différend oppose le présumé numéro un du Gspc Droukdel et Mokhtar Benmokhtar. Reste à savoir comment ce dernier va réagir aux nouvelles donnes imposées par Hamadou Abou Zeïd, auteur de plusieurs assassinats, notamment ceux du colonel du renseignement malien, de l'humaniste américain et aussi de l'exécution d'un otage britannique. A cela, il faut ajouter les éléments de Djaoudi Yahia alias Abou Ammar qui est à la tête de 180 terroristes dont les agissements vont ainsi jusqu'au Mali et au Niger. Au moment où l'on craint le pire de la part de ce qu'on appelle Al Qaîda au Maghreb islamique, le prétendu chef de cette organisation procède comme par enchantement à de nouvelles nominations à la tête de ses katibet, comme ce fut le cas à Jijel et plus récemment à Batna. En effet, l'émir Yahyaoui Abd El Ali alias Younes Abou El Hassen, qui dirigeait les katibet d'El Mout, El Fath et H'mar Khaddou, vient d'être remplacé par un certain Abou Yahia El Ouahrani, originaire de la région d'Oran. Il va sans dire que le Gspc, face à son incapacité de trouver des candidats potentiels pour des attentats-suicides, cherche à restructurer sa composante pour procéder à des embuscades et des attentats à la bombe. Une méthode avec laquelle les terroristes avaient rompu mais qu'ils récupèrent vu que les forces de sécurité ont réussi à contrecarrer les tactiques des criminels. Cependant, très prudentes encore pour crier victoire, les forces de sécurité maintiennent la thèse de la diversion car le Gspc constitue toujours une menace. Il reste imprévisible et pourrait frapper fort. Pour nos sources, dire qu'il n'y aura plus d'attentat kamikaze est encore trop tôt, et quand il y a une accalmie c'est là qu'on redoute le plus une mauvaise surprise. Ce qui se passe au nord du Mali est jugé comme une diversion par nos sources. Son but étant d'impliquer l'armée algérienne. Mokhtar Benmokhtar n'a pas selon nos sources le profil «d'un hors-la-loi» qui se laisse faire, d'autant plus que des rancoeurs entre lui et le chef d'Al Qaîda au Maghreb existent depuis 2003.