Epuisés par la préparation des dossiers, les membres du gouvernement n'auront plus l'esprit libre durant les congés puisqu'ils passeront l'oral au retour. La Présidence invite le gouvernement à rendre ses comptes. «Une note instruisant les ministres de déposer leurs bilans d'activité avant le 18 juillet a été transmise, avant-hier, par la Présidence à la chefferie du gouvernement», a confié, hier, une source proche de l'Exécutif. Les ministres ont été pris de court par cette note. «On se préparait à remettre les rapports pour la fin du mois en cours», affirme notre interlocuteur qui ne cache pas sa stupéfaction. Les membres du gouvernement n'ont qu'un délai de quatre jours pour finaliser leurs rapports et les transmettre à la Présidence. Pressée par le temps et confrontée à une épreuve difficile, l'équipe de Ouyahia ne sait plus où donner de la tête. Celle-ci devra se plier en quatre pour être au rendez-vous du samedi. Surtout qu'elle n'a droit ni à un retard ni à un report. Les trente-cinq ministres doivent poster leurs rapports au complet. Il s'agit du bilan d'activité du précédent programme quinquennal et d'une évaluation minutieuse des projets sectoriels prévus dans le nouveau programme quinquennal. «Fort heureusement que j'ai commencé à préparer les dossiers dans les temps, et je suis aux dernières retouches», se réjouit notre interlocuteur qui reconnaît que le délai est très serré. Avant de partir en congé, l'équipe de l'Exécutif sera soumise à une épreuve écrite concernant ses réalisations. Or, ces derniers n'auront pas l'esprit libre durant les quinze jours de congé puisque au retour, ils seront appelés à passer l'oral. Le président de la République va relancer le cycle des auditions durant le mois sacré du Ramadhan. Il convient de relever que le mois sacré s'annonce pénible pour le gouvernement. Ce test est loin d'être facile puisqu'il ne s'agit pas de faire seulement une synthèse sur le secteur, mais de présenter un constat exhaustif avec des chiffres bien précis. Les ministres ont un double exercice: exposer les derniers résultats du précédent quinquennat et établir une liste des projets prioritaires avec estimation financière au centime près. Certes, les ministres sont rompus à ce genre d'épreuves mais cette fois-ci, ils n'ont plus droit à l'erreur. La ponctualité et l'exactitude dans l'évaluation des projets sont les maîtres mots du Président. Le chef de l'Etat veut faire vite et bien. «Les retards ne seront plus tolérés dans l'exécution des projets», a-t-il martelé à plusieurs reprises lors de sa campagne électorale. Les dépenses sont un autre détail sur lequel le Président ne fermera pas les yeux cette fois-ci. Les budgets faramineux débloqués à mi-chemin seront bannis du mode de gestion. Aucun sou ne sortira, dorénavant. «Nous avons établi une liste bien détaillée des projets que nous avons remise au gouvernement», nous a expliqué un membre du staff de l'Exécutif. Ce dernier avance que le Président veut mener une sérieuse bataille sur les dépenses de l'Etat. «La gestion des budgets ne sera plus comme avant», a-t-il encore précisé. D'ailleurs, le Président avait réitéré lors de sa campagne que «le temps des vaches grasses est fini». Le programme de 150 milliards de dollars d'investissements pour les cinq prochaines années, sera réparti au compte-gouttes à travers les différents secteurs d'activité.