L'exposition collective a été inaugurée mardi soir à Dar Abdellatif à Alger par la ministre de la Culture, Khalida Toumi, dans le cadre du 2e Festival culturel panafricain. Trois artistes africains, le sculpteur plasticien Alozie Onyirioha du Nigeria, le photographe David Brazier du Zimbabwe et le peintre franco-algérien, Yassine Mekhneche ont travaillé trois mois durant pour présenter au public algérien une exposition digne des grands créateurs. Intitulée «rencontres», l'exposition collective a été inaugurée mardi soir à Dar Abdellatif à Alger par la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, dans le cadre du 2e Festival culturel panafricain. Les artistes ont travaillé durant trois mois à Alger où ils ont séjourné afin de mieux s'imprégner de la réalité algérienne, et ont réussi à produire des oeuvres d'art collectives et d'autres individuelles, reflétant la réalité algérienne et transmettant parfois des messages ciblés. Le photographe David Brazier a réussi son exposition intitulée «La vie» avec une série de 25 photos en couleur et en noir et blanc, représentant des scènes de vie de tous les jours à Alger, des gens au café, des enfants et des familles sur la plage, qui montrent que la vie revient à ses normes après la période difficile qu'a connue l'Algérie. «Ces photos sont le fruit d'une immersion dans la ville d'Alger, elles montrent le changement et l'évolution après une période difficile qu'à traversée l'Algérie. C'est des instants volés et suspendus», explique le commissaire de la résidence Abdellatif, M.Abdellah Zerguine qui a accompagné l'artiste dans ses promenades à Alger. La série «vie» sera offerte au Musée national d'art moderne et contemporain d'Alger (Mama), apprend-on. Plus impressionnantes encore sont les photographies prises à la Casbah d'Alger où l'artiste a travaillé sur les reliefs pour montrer le côté mystérieux de ce quartier, notamment son architecture. Une autre série de 25 photos intitulée «jeunesse» attire par sa forte expression par les regards, sourires et petites mimiques de jeunes personnes rencontrées dans divers lieux. Le visiteur pourra également admiré un diaporama composé de photographies de maisons et ruelles que l'artiste a prises lors de ses promenades à la Casbah et à Dar Abdellatif. Le peintre a, quant à lui, exposé deux grands portraits de ses grands-parents et deux autoportraits sur de la toile reliée par des couleurs symbolisant les racines et la transition. Dans les toiles de Mekhneche, le geste se prolonge jusqu'à dépasser les bords de la toile pour s'étaler sur le mur, le sol et même le plafond, signe d'un désir d'éclatement. Né en 1979, Yassine Mekhneche qui vit et travaille à Paris (France), a aussi réalisé une oeuvre commune avec le sculpteur Alozié intitulée Autel. Le sculpteur plasticien a, pour sa part, innové et réussi à transformer des «objets de consommation jetés» en oeuvres d'art. A partir des canettes de bière et de soda, des bouteilles en plastique d'eau minérale, eau gazeuse et même d'eau de javel, il a voulu lancer un «SOS» contre la pollution. Alozie a découpé les canettes ramassées à Alger, sur les plages notamment, en lamelles et les a reliées les unes aux autres avec du fil de fer pour sensibiliser contre la pollution, la dégradation de l'environnement et montrer combien le recyclage est important. Il a expliqué qu'il veut aussi montrer l'attitude «agressive» de l'Occident envers l'Afrique et ses intérêts commerciaux, relevant que ses oeuvres exposées lui ont valu des centaines d'heures de travail. Pour entrer dans l'atelier qui lui a été réservé, le visiteur est invité d'abord à écarter les rideaux suspendus faits de morceaux et bouchons de bouteilles en plastique avant de se retrouver face aux oeuvres de «récupération». L'artiste, par les trois pièces suspendues faites de grillage et de sachets en plastique veut attirer l'attention sur les nuisances causées par l'homme à l'environnement. L'exposition s'appuie sur le concept «l'art africain contemporain, axé sur la confrontation d'idées et la création» et vise à stimuler un effort de création chez les artistes africains et offrir au public un renouvellement constant des idées, a expliqué M.Zerguine. Le public pourra visiter l'exposition jusqu'au 20 août, tous les jours, de 14h à 18h à l'exception du vendredi.