Quelle stratégie est mise en place par les forces combinées pour éradiquer les terroristes? Un responsable de la gendarmerie, sollicité par notre journal, dira en substance: «Depuis l'attentat de Takbou, nous avons élaboré un dispositif sécuritaire renforcé conformément aux instructions de la hiérarchie. La couverture sécuritaire s'articule autour de barrages dressés nuit et jour, renforcés par l'ANP, les ratissages continus, les patrouilles et les embuscades.» En effet, pour celui qui parcourt aujourd'hui la wilaya de Médéa, il lui est loisible de constater la nouvelle stratégie antiterroriste engagée depuis quelques semaines sur les axes routiers où la présence quasi constante de postes de surveillance des forces de sécurité est perceptible, le quadrillage discret et le maillage intelligent des quartiers, les rondes incessantes de la gendarmerie et de la police et ce, sans compter le travail dans l'ombre en matière d'informations. Un volet décisif qui souffre, d'après un responsable militaire, « du manque d'implication des citoyens». On apprendra également de source sûre que le ministre de l'Intérieur a déjà donné des directives précises pour la circulation des biens et des personnes, la surveillance accrue dans les agglomérations urbaines et rurales ainsi que sur les axes routiers. Des directives qui ont, effectivement, pris du relief depuis quelque temps. Dans le même ordre d'idées, on nous a fait part d'un renforcement de l'effectif des policiers, de la transformation d'unités au même titre que l'ouverture de nouveaux sièges de sûreté. Cela étant, l'ANP, la gendarmerie nationale et la sûreté de wilaya sont engagées depuis un mois dans une stratégie d'envergure déclenchée aux quatre coins de la wilaya y compris au coeur des maquis où GIA et Gspc ont déjà subi de sérieux revers (quelque 650 terroristes éliminés entre 1992 et 2002, et 81 autres arrêtés dans différentes localités) Cela, outre le 740 armes récupérées et 600 bombes neutralisées. A ce titre, faut-il le rappele, l'utilisation des bombes a connu une baisse de 93% par rapport à la période meurtrière 1993-95. De l'avis d'un officier, «l'un des problèmes rencontrés sur le chemin de la lutte antiterroriste, est le manque de collaboration des citoyens, car un réseau de soutien ou une personne suspecte non dénoncée, tout en exposant d'autres personnes à un danger potentiel, facilite l'activité des terroristes». Un maximum de sécurité a donc été établi à travers toute la région de Médéa, et les services de l'ordre , tous corps confondus, sont «réquisitionnés». Selon des sources très au fait de la situation sécuritaire, le danger est omniprésent du côté des groupes du GIA de Ouzera et de Mongorno (27 activistes armés), sans oublier le Gspc de l'émir Abdelkader Saouane, qui vient, paraît-il, d'être renforcé par une katiba venue de l'Est où le nom d'un certain Lokmane, un sanguinaire natif de Ksar El-Boukhari, revient sans cesse. Malgré cet important dispositif des forces combinées, la vigilance reste de mise d'autant que de nouveaux «visages» peuplent les cités urbaines.