Pourtant, le secrétaire général de l'instance exécutive du parti, Abdelaziz Belkhadem, a averti plusieurs fois ses élus. Les sénatoriales risquent de freiner la préparation du 9e congrès du FLN. Le renouvellement des membres du Sénat prévu en décembre prochain est une période propice aux conflits. Actuellement, c'est la guéguerre entre les parlementaires et les mouhafedhs sur la confection des listes pour les prochaines sénatoriales. Les membres du Conseil de la nation refusent de se soumettre à l'autorité des mouhafedhs chargés de désigner les candidats selon les règles du parti. Les sièges du Sénat étant convoités par tous les élus, plusieurs structures du FLN traversent une zone de turbulences. «C'est malheureux ce qui se passe actuellement. Au lieu de primer l'intérêt du parti, les militants pensent à leurs propres intérêts», déplore un responsable de la direction du parti. Pourtant, le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a averti plusieurs fois ses élus. Lors d'une rencontre régionale qu'il a tenue à Mostaganem, M.Belkhadem a mis en garde ses militants contre «d'éventuels comportements de favoritisme, de corruption, de régionalisme», les invitant «à veiller à l'intérêt général et être au service du citoyen et de tout ce qui peut assurer la prospérité du pays». S'adressant à ses militants, M.Belkhadem a précisé qu'il faut faire «un bon choix des élus pour consolider la position du parti sur la scène politique nationale». «La force d'un parti ne se mesure pas seulement à travers son implantation au sein du peuple, au nombre des voix et des sièges récoltés, mais aussi par la force de ses propositions et sa capacité à être au diapason de l'évolution», a-t-il martelé appelant ses élus à faire preuve de discipline dans la sélection des candidats au Conseil de la nation. Or, les instructions données par le chef de file du parti n'ont pas eu un grand écho. Le problème de leadership sur les listes des candidats risque de compromettre sérieusement la préparation du 9e congrès ordinaire. En plus des sénatoriales, l'installation des commissions au sein des structures du FLN fait l'objet de conflit. Qui présidera les commissions? La répartition des tâches provoque beaucoup de vagues. «Tout le monde veut être responsable», nous confie le même responsable. Selon lui, les militants veulent saisir l'occasion de la tenue du congrès pour se faire connaître et acquérir un poids au sein du parti. Alors que les commissions doivent être installées au courant de ce mois pour permettre à la base d'entamer la préparation des dossiers, les mouhafadhas se retrouvent dans l'embarras. La tâche est plus difficile au niveau des 9 mouhafadhas qui sont gérées par des commissions provisoires. L'élection des assemblées générales demande beaucoup de temps. «C'est très difficile d'élire les assemblées générales», nous confie un responsable qui cite, à titre d'exemple, que dans la région de Batna 50% des kasmas sont illégales. Confrontés aux sénatoriales et à la préparation du 9e congrès, les mouhafedhs ne savent plus où donner de la tête. Face à cette situation, notre source indique que le mouhafedh de Guelma a déposé sa démission. La mouhafadha de Blida a été secouée mardi dernier: des militants ont pris d'assaut le siège pour contester la gestion du mouhafed. Afin de mettre fin à ces problèmes, la direction du FLN a dépêché ses cadres au niveau des structures en difficulté pour encadrer et superviser l'élection des assemblées générales et installer les commissions chargées de préparer le congrès.