A l'heure des partis politiques, les élections législatives sont en train de se placer doucement mais sûrement dans le programme des partis. Les derniers mouvements dans les activités de certains dirigeants politiques augurent d'une rentrée politique explosive aux effets particulièrement dévastateurs sur l'avenir de certains partis et de leurs chefs. Sachant que le mandat des députés arrive à terme le 15 juin et que la loi stipule que l'élection pour le renouvellement des assemblées élues doit s'effectuer trois mois avant la fin du mandat des élus du peuple, les élections législatives devront donc intervenir entre le 15 mars et le 15 juin. Si la date des élections est reportée après le 15 juin, elle devra se faire par décret présidentiel pour éviter tout vide constitutionnel dans les assemblées élues. La possibilité de reporter les élections législatives a été néanmoins écartée par certains responsables proches du pouvoir ; ce que certains partis, dits faibles, ne souhaitent pas. Ils veulent, en effet, un peu plus de temps pour se préparer à la grande bataille électorale. Pour d'autres partis, en revanche, placer l'élection législative pour le premier trimestre de l'année 2002 est propice à un nouveau découpage du paysage politique. C'est le cas notamment du FLN, qui vise la majorité à l'Assemblée et qui est en train d'opérer des changements dans sa direction. Benhamouda, qui ne bénéficie plus du soutien de la base et des cadres du parti, pourrait laisser sa place à Ali Benflis, l'actuel Chef du gouvernement qui reste un membre influent du bureau politique du FLN. Le choix de Benflis est surtout motivé par le parcours honorable du personnage et pour son ouverture d'esprit dans le règlement de certaines affaires politiques actuelles. Pour ce qui est du RND, qui fut secoué par une crise d'âge, l'été passé, il pourrait être fixé sur son avenir politique après le conseil national du parti prévu pour les 13 et 14 septembre prochains. Sur le plan politique, le parti d'Ouyahia devra surtout faire face à l'alliance des partis islamistes avec l'ancien parti unique pour le renouvellement de l'APN. La révision de la loi électorale qui sera soumise au Parlement par le ministre de l'Intérieur M. Zerhouni est appuyée par le FLN et le MSP, qui veulent surtout éviter le bourrage des urnes, que le RND est soupçonné d'avoir accompli pour rafler la majorité. Pour ce qui est des autres partis représentés à l'Assemblée comme le RCD et le FFS, leur activité politique étant en déroute par rapport à l'actualité en Kabylie, leur retour sur la scène politique ne se fera que dans le cadre d'une relance médiatique bien élaborée. Néanmoins, le parti d'Aït Ahmed pourrait ne pas perdre beaucoup de plumes aux élections dans la mesure où les événements en Kabylie et la montée en puissance des ârchs ont été traités d'une manière intelligente et rationnelle par les hommes d'Aït Ahmed. Restent enfin les partis non agréés qui ont été définitivement éliminés par le ministre de l'Intérieur qui a fait savoir que ces partis n'ont pas le droit de faire partie du peloton de course pour les prochaines échéances électorales.