La campagne électorale s'est clôturée sur un air de carnaval. Pratiquement tous les partis ont défilé avec des voitures de militants ornées de pancartes et d'affiches des candidats. Les plus bruyants ont été le FLN et le RND qui n'ont pas cessé de circuler dans les rues de la capitale, tout klaxon hurlant, provoquant de véritables embouteillages dans les rues d'Alger. Les partisans du mouvement El-Islah et du MSP ont, quant à eux, défilé dans les quartiers populaires de Belcourt et d'El-Madania où l'adhésion était plus grande. Certains militants islamistes n'hésitaient pas à narguer certains filles et couples qui étaient aux stations de taxi ou simplement en train de marcher sur la route menant vers la place du 1er mai. Il est clair que cette manifestation de joie, avant la proclamation des résultats est une première dans les annales des élections et dénote un certain optimisme et surtout une certaine réalité dans la mentalité politique de certains partis. Pour ce qui du bilan politique de la campagne, on retiendra le forcing normal du FLN, qui a pu couvrir pratiquement les 48 wilayas, avec un calendrier pratiquement rempli pour le SG du parti Ali Benflis qui a clôturé son périple électoral par la capitale. Suivi de très près un autre SG, celui du RND, Ahmed Ouyahia, qui tient absolument à effacer la défaite enregistrée aux dernières élections et confirmer ainsi son statut de deuxième force politique du moment. Pour ce qui est du mouvement El-Islah de Djabalah, la campagne électorale était surtout l'occasion de jauger le mouvement sur le territoire national et surtout d'être sûr que le résultats des législatives n'est pas un hasard. La troisième force politique à l'Assemblée ambitionne de récupérer les mairies du mouvement Ennahda et pourquoi pas celles du MSP à l'est et à l'ouest. Malgré sa défaite du 30 mai, Ennahda n'a pas perdu le nord, ni le sud. Ce parti est revigoré par son nouveau leader Fateh Rebiai. Le secrétaire général par intérim, entend effacer la débâcle de son parti et le remettre sur la scène politique. Une donne qui reste possible au vu de l'avancée du mouvement et du recul du MSP, accentué par l'absence du leader du parti le cheikh Nahnah des principaux meetings du parti. Cette absence a vraisemblablement amoindri le discours généralement virulent du parti. L'entrée en matière du numéro deux du parti M.Magharia et de son chef de cabinet M.Farid Habaz, n'a pas fait avancer les choses pour ce parti en ajustement politique. Le parti qui a bénéficié de plus d'aura est le FFS qui malgré les entraves des ârchs en Kabylie, a mené une grande campagne à Alger, ainsi que dans des wilayas où généralement ce parti n'est pas présent. Le premier secrétaire du FFS, Ahmed Djeddaï, avait même déclaré, lors de son dernier meeting, que l'argument kabyle est révolu et que le FFS est devenu un parti national aux encrages historiques. Reste le PT, qui même s'il n'a pas de candidats aux mairies, a fait une campagne électorale normale avec comme objectif: la dénonciation des prochains projets du gouvernement, notamment la privatisation de Sonatrach. Pour ce qui des petits partis lancés en force lors de cette campagne électorale, on retiendra l'offensive du FNA sur le terrain et de son leader Touati, mené une bataille politique contre le ministre de l'Intérieur et sur le vote des femmes. Pour les autres partis comme le PNSD, le MJA ou encore le PRA, le RUN du Dr Hadef, le MNND de M.Akif, l'essentiel s'est de s'approcher du citoyen et de se faire connaître médiatiquement en prévision des autres échéances électorales. Enfin on retiendra l'arrivée d'une nouvelle force politique qui est en train d'activer sur le terrain avec une bonne partie de jeunes: le Rassemblement pour l'Algérie, dirigé par un jeune loup de la politique. La formation, qui n'ambitionne pas de prendre les mairies, veut simplement se faire connaître sur la scène politique et lancer par la suite son offensive politique. A une journée des élections locales, l'heure est aux calculs et aux prévisions et si on donne déjà le FLN vainqueur des principaux sièges¸on est pas à l'abri d'une éventuelle surprise.