Les avis émanant de la clase politique sont unanimes concernant le changement du week-end (vendredi-samedi) applicable à partir du 14 août prochain. Tous les partis politiques sans exception ont salué cette décision «souveraine» du pays qui sauvegarde le caractère sacré du vendredi. Le week-end sous sa forme actuelle (jeudi-vendredi) avait été mis en place en 1976 en remplacement du samedi-dimanche en vigueur depuis l'Indépendance. Il s'agit pour l'Algérie de répondre aux impératifs économiques et de s'adapter à l'économie mondiale. Le parti FLN a indiqué par la voix de son chargé de l'information, Saïd Bouhadja qu'il «est très favorable car la décision du gouvernement est en réalité très simple». Selon ce dernier, «elle préserve d'un côté le caractère religieux du vendredi et en même temps elle s'adapte à l'environnement mondial en matière de commerce extérieur. Le changement du repos hebdomadaire ouvre la porte aux opérateurs économiques pour travailler avec leurs partenaires étrangers sans délaisser l'aspect sacré du vendredi». Pour le PT, cette décision souveraine de l'Etat algérien est opportune. Selon Taâzibt, le chef du groupe parlementaire, le PT s'est déjà exprimé par le passé sur cette question qui est revenue plusieurs fois sur la scène politique: Nous sommes entièrement d'accord avec ce changement. Nous espérons seulement que l'Etat algérien n'a pas cédé aux pressions de quelques acteurs sociaux et économiques même si les arguments avancés ici et là sont objectifs. Enfin, pour le jour du vendredi, celui-ci est maintenu parce qu'il fait partie de l'identité nationale. Dans une tonalité différente, le FNA de Moussa Touati estime quant à lui, que «si cette décision de changer le week-end est d'ordre économique, le maintien du vendredi est préservé. Les pertes et les gains occasionnés par le week-end en cours actuellement sont peut-être à l'origine de ce changement. Aujourd'hui, tous les pays musulmans adoptent ce type de week-end sauf quelques pays comme la Libye ou les Emirats arabes unis». Au RND, on affiche le même constat: le parti «accueille cette décision souveraine» avec l'espoir que «l'économie algérienne, qui avait trop "pâti" du long week-end, retrouve son efficacité et une solution aux problèmes des "quatre jours" afin de s'adapter à l'environnement mondial en matière de commerce». Le RND estime que la décision de préserver «le jour sacré du vendredi» est légitime. Sous couvert de ne rien changer, de maintenir un statu quo, El Islah avertit en des termes à peine voilés la «tentation de détourner le caractère sacré du vendredi qui est, selon son président Benabdeslem, une journée de prière et de visites familiales dans les cimetières». Le nouveau président d'El Islah «met en garde contre toute tentative de détournement» du jour sacré de la journée de prière du vendredi: «C'est une bonne chose dans la mesure où le gouvernement compte régler les questions économiques. Mais nous appréhendons quelque peu le fait que certains seront tentés de détourner la journée du vendredi. S'il touche à cette journée nous ne resterons pas les bras croisés.» Au MSP et en l'absence du président Bouguerra Soltani, c'est le porte-parole, Djemaâ qui a réagi mais «à titre individuel». Selon notre interlocuteur, c'est au bureau du MSP dont la réunion est prévue dimanche prochain que reviendra le droit de «rendre une réponse officielle à cette décision», car il estime que c'est «un sujet délicat». Quant au RCD, il était hier aux abonnés absents.