Pour échapper à la galère des vacances en Algérie, les plus nantis optent pour des destinations comme la Turquie, la Grèce ou la Tunisie. A moins d'un mois du Ramadhan, les citoyens, chacun à sa manière, tentent de changer d'air tant l'oisiveté guette durant les congés. Mais à quel prix? Autant rester chez soi. C'est ce que pensent la majorité des citoyens abordés. Le coût n'est plus le seul souci des vacanciers, dont certains, déjà de retour pour préparer le mois de Ramadhan qui approche à grands pas, en diront: «C'est la grande déception, notre intimité familiale est agressée, car il faut cohabiter; en plus les plages sont de plus en plus dégradées, si on l'avait su, on serait restés chez nous...». Ce sont les conditions d'accueil qui découragent les plus téméraires des vacanciers. «3000 DA la nuit à Jijel et la restauration n'est pas comprise», regrette ce père de famille qui travaille dans un centre de santé et touche 30.000 DA le mois: «Je regrette surtout pour les enfants, mais à ce train ça ne sera pas possible». Pour quatre personnes, un autre père de famille confie: «J'ai déboursé 15.000 DA juste pour un week-end à Skikda, franchement, je ne sais pas où on veut en venir». Et c'est partout la même chose. Encore faut-il parler de l'état des lieux souvent désagréable des plages. Aucun entretien et des détritus partout. Ainsi, les citoyens sont pris en otage entre le choix des plages de plus en plus privatisées et un transport de plus en plus cher. Ils n'auront même pas droit à des lieux de loisirs pour se détendre et oublier le stress du quotidien qui devient lourd à supporter. Pourtant, le ministre du Tourisme avait dernièrement déclaré, que jamais les plages algériennes ne seraient livrées de manière systématique à la gestion exclusive du privé. Mais la réalité est tout autre. Les plages confiées à des particuliers et répondant aux normes et dignes du contenu ad hoc du cahier de charges se comptent sur les doigts d'une seule main. Et ces plages ne sont pas à la portée de tous. Car il faut dire que pour des vacances de ce type, il faut débourser au moins 100.000 DA par semaine. C'est la galère que subissent les familles qui ne se permettent pas de vacances au-delà des frontières du pays. Pour une classe plus aisée en matière de moyens, ce sont des destinations outre-mer, en Turquie, en Grèce, sinon vers la Tunisie. Concernant justement ce dernier pays, le consul avait annoncé, lors d'une conférence de presse tenue à l'hôtel Cirta, en début d'année, que son pays compte atteindre les 10.000 touristes algériens. Néanmoins, cela pourrait ne pas être le cas, non pas parce que les Algériens se détournent de la Tunisie, mais tout simplement les circonstances ont changé avec l'avènement du mois sacré du Ramadhan. En attendant, ce sont déjà des milliers d'Algériens qui ont déjà fait le voyage. D'ailleurs, les tarifs sont moins élevés et les conditions avec toutes les commodités sont meilleures et permettent de passer quelques jours de repos. D'autres ont opté pour la Turquie ou la Grèce. Pour ces destinations, il suffit de trouver une agence capable d'honorer ses engagements. Cette année, nombreux sont les Algériens qui ont choisi de partir sur Istanbul ou Antalya en Turquie et l'agence étatique Touring voyage assure le maximum de commodités pour ses clients. Il faut compter entre 1000 et 1400 voyageurs par semaine à destination de la Turquie, qui mise désormais sur un tourisme beaucoup plus arabe. Malheureusement, pour une majorité d'Algériens, partir en voyage demeure un rêve, surtout pour les jeunes. Ils passent leur temps à aller d'un café à un autre pour le seul plaisir de siroter un café et discuter de choses et d'autres. Les cybercafés sont devenus des lieux pour s'évader de l'étouffement des villes à défaut de s'adosser contre les murs et à contempler les passants ou à se raconter des histoires. Pourtant le pays ne manque pas de beauté à commencer par les plages paradisiaques de Jijel et Béjaïa, sachant que la côte algérienne s'étire sur 1200 km, mais peu d'endroits sont fréquentables, quand ils ne sont pas surpeuplés et où s'entassent des milliers de vacanciers, surtout durant les week-ends. Le secteur du tourisme en Algérie reste des plus négligeables: manque d'infrastructures hôtelières, absence de lieux de détente et d'animation. La cherté de la vie en une autre cause. Il faudrait peut-être plusieurs années pour rattraper le retard causé principalement par le terrorisme.