Une occasion de concilier plaisir et respect d'un rite religieux. Cette année, les vacances d'été coïncideront avec le mois de Ramadhan. Le risque d'affluence lors de ce mois sacré pour le séjour de beaucoup de touristes algériens à l'étranger est omniprésent. Cependant, les agences de voyages ont plus d'un tour dans leur sac et la tendance est, pour le moins, surprenante. Selon M.Salah Eddine Hamina, président du Syndicat national des agences de voyages pour le centre du pays, beaucoup de clients, en groupe, en famille ou en couple, optent pour une nouvelle destination: La Mecque. «De cette manière, ils pourront passer leurs vacances et accomplir un rite religieux», a-t-il souligné dans une déclaration à L'Expression. Cela revient à dire qu'au lieu d'aller, un mois de Ramadhan, dans un autre pays pour les vacances, pourquoi ne pas en profiter pour accomplir la Omra? Beaucoup, d'ailleurs, ont estimé que la coïncidence du congé annuel avec le mois de jeûne est en fait une opportunité. «Cela me permet de réaliser un rêve et en même temps de m'évader et de changer d'air», estime Hakim, un jeune de 27 ans, qui va passer ses vacances à La Mecque en compagnie de ses parents. Pour Samia, qui va accompagner son mari aux Lieux Saints de l'Islam en août prochain, il n'est pas interdit de concilier plaisir et respect d'un rite religieux. Selon elle, accomplir la Omra durant le mois de jeûne est d'une grande valeur spirituelle. A ce sujet, elle évoque un Hadith du Prophète Mohamed (Qsssl) qui a dit: «Une Omra pendant Ramadhan, vaut un pèlerinage en ma compagnie.» Qui dit mieux... Toutefois, les agences de voyages ne se limitent pas à cette seule destination. En effet, plusieurs d'entre elles proposent des séjours au Maroc, en Tunisie et en Turquie, les trois destinations les plus prisées par les touristes algériens en été. Ce sont des pays musulmans. Selon les propos de M.Hamina, les opérateurs de ces pays ont mis en place tout un programme spécial Ramadhan. La Tunisie a accueilli récemment une vingtaine de professionnels algériens du tourisme pour leur exposer les opportunités et les programmes qu'ils pourront commercialiser pour le Ramadhan. Les formules proposées peuvent s'avérer intéressantes. Il s'agit, entre autres, d'une nourriture adaptée au mode de vie algérien avec, en prévision, des plats rois durant le mois sacré tels que chorba, h'rira, matlouâ, bourak etc. Le repas du Shor est également pris en compte. «Pour la prière des Taraouih, une navette est prévue pour transporter les touristes algériens à la mosquée, les attendre et les déposer à leur hôtel une fois la prière accomplie», a expliqué M.Hamina. Plusieurs directeurs d'agences de voyages ont indiqué qu'ils insistent auprès d'hôtels des trois pays pour qu'ils demandent à leurs clients de respecter la sensibilité des touristes musulmans. «Mais franchement, on ne doit pas s'attendre à ce qu'ils interdisent l'alcool ou la circulation en tenue légère», a relevé M.Hamina ajoutant que «dans ce contexte, c'est au touriste algérien d'être compréhensif. Et puis, la foi est dans le coeur». Pour ce qui est des statistiques, il a estimé que «quoique réticente, la demande a dépassé nettement nos attentes». En effet, c'est une nouvelle expérience dans laquelle s'engagent les agences de voyages et les tour-operateurs algériens. Ces derniers ont d'ailleurs identifié, avec leurs partenaires des trois pays, les meilleures opportunités afin de préparer cette saison et celles des cinq prochaines années. L'objectif est sans doute de satisfaire une clientèle qui exige de passer un bon séjour sans éprouver un quelconque changement dans son mode de consommation. Pour ce qui est des tarifs proposés, M.Hamina a expliqué que les agences proposent des séjours à tous les budgets. «Seulement, le client doit s'avoir qu'en haute saison, on ne peut pas proposer de tarifs promotionnels», a-t-il avancé. Du côté des billets, les moins chers sont à 20.000DA pour la Tunisie, 28.000DA pour le Maroc et 39.000DA pour la Turquie.