Dans un souci de prévention contre la grippe A, des pays musulmans ont opté pour l'interdiction du Hadj pour certaines personnes. Alors que les ministres de la Santé des pays arabes ont décidé, lors de la réunion tenue dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, d'interdire le pèlerinage aux Lieux Saints de l'Islam aux personnes de plus de 65 ans et de moins de 12 ans, aux malades chroniques et aux femmes enceintes, les autorités algériennes, elles, ne semblent pas près de prendre une décision dans ce sens. En effet, M.Barbara, directeur de l'Office national du Hadj et de la Omra a qualifié une telle décision d'«arbitraire». De ce fait, le pèlerin algérien ne doit nullement se sentir concerné par une pareille mesure. Selon lui, des personnes sont âgées de plus de 80 ans, et malgré cela, elles sont en très bonne santé. «Alors de quel droit les prive-t-on d'accomplir le pèlerinage?» Pour ce qui est des personnes ne dépassant pas 12 ans et les femmes enceintes, ce responsable a affirmé qu'aucun texte de loi ni même le Saint Coran n'interdisent le pèlerinage à cette catégorie de personnes. Il a rappelé que l'Algérie a eu la primeur en matière de mesures préventives pour les malades chroniques et les femmes enceintes en partance vers la Mecque, et cela avant même l'apparition de la pandémie de la grippe porcine. Aussi, a-t-il asuré que l'Algérie maintiendra toujours son quota de pèlerins fixé, cette année, à 36.000. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière semble adopter la même position. Joint hier par téléphone, M.Slim Belkessam, directeur de la communication au sein de ce département, a signalé que dans les règles internationales en vigueur, «et même en période de pandémie, il n'y a pas de restriction de voyage». Pour ce qui est de l'interdiction de ce voyage religieux aux personnes âgées de plus de 65 ans et de moins de 12, il a déclaré que «tant qu'aucune décision officielle n'a émané de l'Arabie Saoudite ou de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), seules habilitées à prendre des mesures drastiques, l'Algérie campera sur sa position.» L'interlocuteur a mentionné que les voyages qu'effectuent les Algériens, surtout en cette période des grandes vacances, dans les pays où le terrible virus de la grippe AH1N1 connaît une circulation active n'est pas moins compromettant que le pèlerinage. Selon lui, «il n'y a pas de commune mesure». Cependant, il a assuré que la situation est maîtrisée et que les ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, au demeurant membre de la Commission nationale de lutte contre la pandémie de la grippe porcine est en étroite collaboration avec le ministère de la Santé. De nombreuses mesures ont été renforcées alors que d'autres ont été prises dans le cadre de la saison du Hadj. Ainsi, la délégation médicale qui accompagne, d'habitude, les pèlerins aux Lieux Saints de l'Islam pour l'accomplissement du Hadj, les accompagnera cette année même pour accomplir la Omra. Le nombre des médecins de cette délégation, qui est de 102, se verra nettement renforcé pour parer à tous les risques. L'Etat algérien n'a pas lésiné sur les moyens. Selon M.Belkassem, «l'ensemble des moyens logistiques nécessaires pour faire face à toute contamination de nos pèlerins a été accordé par le gouvernement». En effet, et toujours selon les mêmes responsable, des lots de masques chirurgicaux ainsi que les moyens de prise en charge thérapeutique ont été dégagés. Rappelons, par ailleurs, qu'un nouveau cas de grippe porcine a été confirmé dimanche par l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), ce qui porte à 15 le nombre de cas dans le pays. Selon M.Belkassem, il s'agit d'une fillette de neuf ans arrivée de Londres pour passer ses vacances en Algérie. Cette personne se trouve être la soeur d'une autre fillette de 12 ans contaminée par le virus. Les deux personnes sont toujours hospitalisées au niveau de l'un des centres de références de la wilaya de Tissemssilt où elles sont soumises à des analyses et au traitement qui s'imposent.