Le pèlerinage à La Mecque est interdit aux catégories à risque. C'est ce qui a été décidé à l'issue de la réunion des ministres arabes de la Santé, tenue mercredi dernier au Caire sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé. Les ministres arabes de la Santé se sont ainsi mis d'accord pour restreindre cette année les pèlerinages aux Lieux saints. L'évolution qualifiée de «très rapide» de la grippe porcine est à l'origine de ces mesures de précaution. Objectif : limiter les risques d'expansion du virus A (H1N1). Sont concernées par les mesures de restriction : les personnes âgées de plus de 65 ans, les femmes enceintes, les enfants de moins de 12 ans et les personnes atteintes de maladies chroniques. Il reste néanmoins que les mesures prises doivent être ratifiées par les Etats ayant pris part aux travaux de la réunion des ministres arabes de la Santé. Pour le directeur régional de l'OMS pour le Proche-Orient, M. Hussein Gezairi, le gouvernement saoudien ratifierait certainement ces recommandations. Il a déclaré à cet effet que «le gouvernement saoudien appliquera ces restrictions et personne n'obtiendra de visa s'il ne respecte pas ces mesures». Le ministre saoudien de la Santé, M. Marghlani, qui s'exprimait hier, a vite levé le doute sur le sort que le gouvernement réservera aux mesures proposées par la réunion du Caire. «L'Arabie saoudite va probablement suivre les recommandations faites lors de la réunion des ministres arabes de la Santé, tenue le 22 juillet au Caire, appelant à ne pas autoriser le pèlerinage pour les personnes de plus de 65 ans et pour les enfants de moins de 12 ans», rassura-t-il. Il ne restait alors que la question des quotas accordés à chaque pays. Seront-ils revus à la baisse ? Les quotas accordés à chaque pays, soit 1 000 pèlerins par million d'habitants, ne seront pas changés. «Ces mesures ne toucheront pas au système des quotas et au pourcentage de pèlerins par nombre d'habitants de chaque pays», a expliqué le ministre saoudien de la Santé. La forte progression de la grippe porcine, avec environ 300 cas confirmés en Arabie saoudite, et le séjour des pèlerins en provenance de tous les pays font craindre une explosion de la pandémie. Tous les pays arabes s'attellent depuis à prendre les mesures qui s'imposent pour éviter une catastrophe. La Tunisie maintient la décision de suspendre la omra, l'Egypte conseille aux personnes vulnérables de ne pas aller à La Mecque cette année et le gouvernement marocain a annoncé vendredi dernier avoir débloqué une enveloppe supplémentaire de 400 millions de dirhams (36 millions d'euros) pour financer un programme de «prévention contre la grippe porcine» en attendant de se prononcer sur l'interdiction ou non du pèlerinage de cette année. A. Y.