«Quand vous avez des autorités qui vous interdisent de creuser, je ne sais pas comment on va faire passer nos câbles». Voilà une déclaration qui, sous d'autres cieux, aurait créé une véritable tension: «La Sonelgaz souffre de la bureaucratie» dans son propre pays et c'est son président directeur général, Noureddine Bouterfa, de cette société qui l'affirme publiquement sur les ondes de la Radio nationale. S'il s'était agi de propos de diplomates ou de responsables d'entreprises étrangères, on aurait «pioché» une réponse acceptable mais quand c'est un responsable d'une entreprise classée catégorie A, c'est-à-dire hautement stratégique, la situation devient alors très sérieuse. Elle est d'autant plus sérieuse qu'à ce rythme, les grands chantiers de l'Etat connaîtront eux aussi les affres de cette bureaucratie. C'est entre autres un des arguments dont a usé M.Bouterfa pour justifier les désagréables coupures d'électricité de ces derniers jours. Voulant défendre son entreprise et écarter tout reproche sur sa gestion, M.Bouterfa invoque le foncier pour expliquer le problème de distribution de l'énergie électrique. Citant comme exemple la côte Est et Ouest d'Alger, il dira: «On n'arrive pas à améliorer la qualité de service parce qu'il n'y a pas d'assiette de terrain». Plus explicite, il affirme qu'au niveau de Birkhadem, la Sonelgaz cherche depuis cinq ans à réaliser un poste de distribution, en vain. Malgré les interventions du wali d'Alger, reconnaît-il, les choses n'avancent pas sur le terrain. Dans ce sens, il a fait savoir que Sonelgaz a été victime de bureaucratie. D'une manière plus claire, M.Bouterfa reproche cette situation aux collectivités locales. «Quand vous avez des autorités qui vous interdisent de creuser, je ne sais pas comment on va faire passer nos câbles», a-t-il déploré en indiquant que l'entreprise n'arrive pas à trouver des passages pour installer de nouveaux réseaux. «Si on continue sur ce rythme, les quartiers seront alimentés un jour sur deux». Au Sud, l'Etat a réduit la facture de 50% et elle rembourse seulement la réduction. «Pour que les choses soient claires, il n'y a pas de subvention pour Sonelgaz. Ce sont les emprunts obligataires et bancaires qui nous permettent justement de faire la jonction et d'absorber le déficitaire» a souligné M.Bouterfa. Avec des investissements estimés à 207 milliards de dinars, le chiffre d'affaires est de 125 milliards de dinars. Concernant l'augmentation des tarifs, il explique que le dossier est entre les mains du gouvernement. Et, selon lui, ce n'est pas à la Sonelgaz de décider l'augmentation. Cependant, il affirme que des solutions seront trouvées sur ce plan. Les créances sont estimées à 37 milliards de dinars dont plus de la moitié appartient à des holdings.