Le wali insiste sur le respect des contrats, des normes et des délais de réalisation de tout projet. La ville de Tizi Ouzou vient de lancer un nouveau plan d'urbanisme. L'ancien a engendré une catastrophe sur tous les plans de la vie des populations. Les conséquences de l'urbanisation anarchique de la ville des Genêts commencent, aujourd'hui, à se faire ressentir amèrement. Ce constat lamentable qui a fini par alerter les autorités compétentes est largement perceptible en voyant l'état délétère du cadre de vie dans l'ancienne comme dans la nouvelle ville.L'annonce de ce nouveau plan a eu lieu hier au niveau de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri avec la présence du wali, du président de l'APW, du directeur de l'urbanisme ainsi que les deux bureaux d'études qui ont eu la lourde tâche de préparer ce grand projet. A l'ouverture de la rencontre, le premier responsable de la wilaya est revenu sur les raisons qui ont amené les pouvoirs publics à prévoir un nouveau plan d'urbanisation et d'aménagement pour cette ville. «L'urbanisation anarchique de la ville de Tizi Ouzou a engendré toutes sortes de maux qui menacent la quiétude et la vie des citoyens» a-t-il affirmé avant de tirer un constat alarmant si la situation venait à persister sans ce plan salvateur. Le wali annoncera que l'Etat a mis tous les moyens techniques et financiers pour mener à terme ce projet. Après une étude technique réalisée par les deux bureaux d'études, les travaux de viabilisation vont démarrer dans de très brefs délais. Un budget d'un milliard de dinars est déjà prêt à cet effet. Pour désengorger l'ancienne ville de Tizi Ouzou et la nouvelle ville, un site a été dégagé à Oued Fali distant de quelque 5 kilomètres au sud-ouest. L'assiette foncière est prête pour accueillir toutes les infrastructures nécessaires pour une vie décente a contrario avec celle que mènent les habitants de la nouvelle ville et de l'ancienne ville des Genêts. A son tour, le représentant du bureau d'études en charge du dossier a présenté quelques faits saillants qui ont amené les pouvoirs à réagir face aux dangers que représentent les tensions accumulées. II affirmera que l'urbanisation anarchique a commencé dès le début des années 90. La spéculation immobilière a pris le dessus après un plan d'urbanisation lancé en 1968 par les pouvoirs publics de l'époque. Sans prendre en compte les normes modernes voire légales d'aménagement, les constructions, dira-t-il, poussèrent comme des champignons sans respect des règles ni des lois. Ce qui a eu comme résultat que la nouvelle ville n'est rien d'autre qu'un grand dortoir démuni de toutes les prestations nécessaires pour une vie convenable. Cet espace urbain dépend entièrement de l'ancienne ville, en poste, mairie et tous les services administratifs. Les espaces verts et de loisirs ainsi que les autres commodités sont inexistants laissant ainsi les habitants en proie à toutes sortes de maux sociaux qui font que ce lieu sera quasiment inhabitable à long terme. Cependant, le site de Oued Fali est conçu pour répondre à toutes les normes modernes d'urbanisation. Le wali, dans sa détermination à réussir ce projet grandiose, a insisté d'ailleurs sur la nécessité de respecter les contrats, les normes et les délais de réalisation. Ces préalables éviteront sans nul doute les erreurs du passé. «Nous sommes comme un élève qui aurait pu mieux faire, j'espère que nous avons retenu toutes les leçons du passé», conclura-t-il. Notons enfin que le premier responsable de la wilaya, a depuis son installation, travaillé pour la réussite de ce projet qui semble lui tenir à coeur. Lors de toutes les sessions et des conseils de wilaya, le point de mire était l'arrêt du massacre (urbanistique) à la nouvelle ville et le lancement du projet de ville nouvelle de Oued Fali. Il est indispensable de souligner que ce pôle d'excellence et de développement fera de la wilaya de Tizi Ouzou une région pilote pour le développement de la région du Centre. Rappelons également que la présentation de ce projet, hier, comme le soulignera le premier responsable, permettra de l'enrichir. A cet effet, il convient de mettre en évidence la nécessité de prendre en compte l'étroite liaison entre l'architecture et la sociologie. Ce point incite à s'interroger sur la dimension sociologique de cette future ville. Le paysage architectural de la région sera-t-il préservé ainsi que sa spécificité linguistique?